

Le glas a-t-il sonné pour les ciné-parcs au N.-B.?
CARAQUET- La désuétude des projections de films en format 35 mm pourrait signaler la fin des ciné-parcs au Nouveau-Brunswick. La progression du cinéma numérique oblige les propriétaires des ciné-parcs à remettre en question l’avenir de leur établissement.
Graduellement, plusieurs grands studios de Hollywood mettent fin à la production de films en 35 mm au profit du numérique. La transition complète devait à l’origine se faire avant 2015, mais a été devancée à octobre 2012. Ce changement contraint les propriétaires de ciné-parcs à investir environ 125 000 $ pour l’acquisition de projecteurs pouvant accommoder cette technologie.
Dans la Péninsule acadienne, les propriétaires du Ciné-Parc Vénus à Lamèque et du Ciné-Parc Bellevue à Caraquet ont déjà signalé leur intention de mettre fin à leurs activités à la fin de cet été.
«L’investissement est très dispendieux pour une saison qui est très courte», souligne Odette Blanchard, propriétaire du Ciné-Parc Bellevue à Caraquet. D’autant plus que le cinéma en plein air est à la merci du mauvais temps.
Mme Blanchard aurait bien aimé avoir la somme nécessaire pour aquérir du nouvel équipement, mais elle est d’avis qu’il est difficile de gérer un ciné-parc à moins d’avoir d’autres attractions dans les environs. «Il faut trouver une deuxième vie. Investir dans le numérique et montrer des films, ce n’est pas assez», croit-elle.
L’exemple de Sussex
À Sussex, dans le sud de la province, des entrepreneurs ont bien compris que la formule «cinéma» ne suffisait pas pour être rentable. Le Town & Country Campground & Drive-In s’est permis de faire le transfert au numérique. Il peut ainsi compter sur les amateurs de cinéma des environs, mais aussi sur des clients qui font du camping à cet endroit.
«Nous avons l’avantage d’avoir un terrain de camping, mais nous n’avons pas fait la mise à jour que pour nous, mais pour les gens de partout pour qu’ils puissent venir apprécier l’expérience qu’on leur offre», souligne Cindy MacDonald, du Town & Country Campground & Drive-In.
En réflexion
Les cinéphiles de la Péninsule acadienne n’ont pas à perdre espoir, cependant.
Au Ciné-Parc Satellite, à Bois-Blanc, entre Paquetville et Saint-Isidore, il reste encore trois semaines à la saison 2012. Le propriétaire, Gabriel Foulem, veut profiter de ce temps pour recueillir des commentaires de sa clientèle et évaluer la possibilité d’investir les 125 000 $ pour les projecteurs numériques.
Gabriel Foulem souligne que les lieux demeurent encore bien achalandés, même après 29 ans d’existence et qu’il reçoit des clients provenant d’aussi loin que Bathurst.
«On est en période de réflexion. Tout le monde s’attendait à ce que (le passage au numérique) ait lieu en 2014. Puis là, subito presto, on nous dit qu’à la fin octobre (de cette année) il n’y aura plus de 35 mm», dit Gabriel Foulem.
Il réalise qu’il s’agit d’une somme d’argent considérable, mais l’investissement pourrait lui permettre de poursuivre ses activités pendant plusieurs années encore, surtout en étant le seul établissement du genre en activité dans le nord de la province.
Il existe aussi un ciné-parc dans la région de Shediac. Les portes du Neptune Drive-In ont déjà été fermées en 2008 avant d’être rouvertes en 2010 par un nouveau propriétaire, Jeff Coates.
L’Acadie Nouvelle a tenté de le joindre, sans succès.
Du cinéma en plein air à Edmundston!
EDMUNDSTON – Des films en plein air seront occasionnellement présentés sur écran géant au Jardin botanique du Nouveau-Brunswick, à Edmundston. La première projection aura lieu à la brunante, le vendredi 7 septembre.
Pour cette première, c’est la version française du film Les hommes en noir III (Men in Black III) qui sera projetée sur un écran mobile de 17 par 33 pieds. Les gens sont invités à apporter leurs chaises et couvertures pour la soirée.
Il s’agit d’une nouvelle activité pour attirer les visiteurs sur le site du Jardin botanique, a précisé son directeur Jean Aucoin.
Lors d’un récent entretien avec l’Acadie Nouvelle, il a laissé entendre que l’écran pourra être déplacé n’importe où dans le jardin ou encore dans la communauté.
L’achalandage a d’ailleurs été à la hausse de 35 % durant la présente saison estivale au Jardin botanique et il devrait dépasser le cap des 20 000 visiteurs.
L’an dernier, le Jardin botanique a innové avec un premier spectacle multimédia sur la thématique du temps dans son jardin Khronos. En 2012, il a présenté La prophétie des 13 Baktuns, sur le thème du calendrier Maya.
La deuxième soirée de cinéma en plein air se déroulera lors de la Grande grouille d’automne. En cas de pluie, la représentation de vendredi sera remise à samedi. – AN