Le loup de Caraquet immortalisé au Village historique acadien
CARAQUET – Le loup abattu au printemps 2012, non loin de Caraquet, est désormais exposé au Village Historique Acadien (VHA). L’animal est le premier loup à avoir été formellement identifié au Nouveau-Brunswick en plus de 100 ans.
Le public pourra découvrir la bête naturalisée à compter de dimanche dans l’un des bâtiments du VHA, à savoir l’Écloserie de homard, un lieu qu’il partagera avec les toiles de l’artiste Nicole Haché.
L’initiative de la présentation du loup au public revient au Musée du Nouveau-Brunswick de Saint-Jean qui a supervisé la naturalisation de l’animal après avoir mené plusieurs analyses scientifiques.
La naturalisation est particulièrement réussie, comme a pu s’en rendre compte l’Acadie Nouvelle vendredi matin alors que les agents du Musée du N.-B. finalisaient l’installation. L’animal est impressionnant.
L’exposition présente également une peau de coyote et des crânes de loup et de coyote pour permettre au public de faire la comparaison.
«On sait que l’animal vient du Québec, et qu’il aurait probablement traversé le Saint-Laurent», explique Isabelle Synnott, du Musée du N.-B. Le loup aurait vraisemblablement profité de la glace pour traverser le fleuve avant de rejoindre le Nouveau-Brunswick.
Un parcours assez exceptionnel, d’autant plus que le cas du loup de Caraquet reste unique à ce jour.
«Pour l’instant, il n’y a pas eu d’autres animaux signalés», confirme Mme Synnott.
Une analyse ADN avait permis de déterminer qu’il s’agissait bien d’un loup, un jeune hybride de loup gris et de loup de l’est. D’autres analyses avaient établi qu’il s’agissait d’un loup sauvage et non un animal élevé en captivité qui aurait pu s’échapper.
Ces analyses avaient été nécessaires, car l’animal de près de 40 kg (88 livres) avait été pris initialement pour un coyote d’une taille exceptionnelle.
Jacques Mallet, le chasseur de Saint-Simon, qui a abattu l’animal en avril 2012, croyait avoir affaire à un coyote ce matin-là. Il se trouvait à une centaine de mètres de l’animal quand il a tiré et ne s’est rendu compte de sa taille exceptionnelle qu’en s’approchant.
«C’est le premier loup découvert en plus de 100 ans. Il a donc une valeur historique incroyable. C’est le seul spécimen de loup au Nouveau-Brunswick», rappelle Jane Fullerton, la directrice du musée qui sera présente dimanche pour l’ouverture de l’exposition au public.
Le directeur du département des sciences naturelles du Musée du N.-B., qui a suivi de près la saga du loup de Caraquet, le biologiste Don McAlpine, devrait quant à lui donner une conférence cet été au Village Historique Acadien à une date qui n’est pas encore fixée.
L’exposition consacrée au loup de Caraquet s’achèvera le 15 septembre, à la fin de la saison du Village Historique Acadien.
L’animal naturalisé ne devrait pas reprendre directement le chemin de Saint-Jean et du Musée du Nouveau-Brunswick. «Il va être présenté ensuite dans d’autres régions de la province, mais cela reste à préciser», explique Isabelle Synnott, du Musée du Nouveau-Brunswick.