Stratégie des forêts: le ministre Landry «pris entre l’arbre et l’écorce»
FREDERICTON – Le ministre des Ressources naturelles affirme être «pris entre l’arbre et l’écorce» en ce qui concerne l’avenir de la Stratégie de gestion des forêts de la Couronne. Denis Landry a dévoilé jeudi une nouvelle carte des aires de conservation, mais les résultats de la révision promise par son gouvernement se font toujours attendre.
Les citoyens ont dorénavant accès à une carte interactive des forêts du Nouveau-Brunswick pour mieux comprendre le plan d’aménagement forestier au coeur d’une controverse depuis son dévoilement par l’an dernier par le précédent gouvernement.
Cette carte fait partie des efforts promis par le Parti libéral pour assurer la transparence dans l’utilisation des terres de la Couronne par l’industrie forestière.
«J’ai dit que je serais transparent et clair avec la population du Nouveau-Brunswick et que je présenterais tout ce que j’avais à présenter», assure le ministre Landry.
En campagne électorale, les libéraux s’étaient engagés à rendre «publics tous les renseignements pertinents» concernant la stratégie en plus de faire une «évaluation appropriée» des questions environnementales qui en découlent.
La stratégie du gouvernement progressiste-conservateur de David Alward garantit aux entreprises forestières un plus grand approvisionnement en bois en provenance des terres de la Couronne, et ce, aux dépens de l’environnement, selon de nombreux écologistes.
La carte interactive du ministre Landry est une bien mince consolation aux yeux du chef du Parti vert.
«Les gens pourront voir en partie ce qui se passe, mais nous avons besoin d’une autre carte qui montre ce que nous avons perdu, pas seulement ce qu’il nous reste», avance David Coon.
La carte aurait dû être dévoilée «avant» l’adoption de la stratégie, croit la porte-parole du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick.
«C’est trop tard maintenant. Le public aurait dû avoir son mot à dire», déplore Tracy Glynn. Au moins, le ministère des Ressources naturelles poursuit toujours sa révision, se réjouit-elle.
«Nous gardons espoir.»
Mais les libéraux reviendront-ils sur le travail de leurs prédécesseurs à la fin de leur révision?
«C’est un contrat signé par le gouvernement. Je suis un peu pris entre l’arbre et l’écorce. Nous essayons de faire de notre mieux», répond Denis Landry.
Du côté de l’opposition officielle, les progressistes-conservateurs demandent au ministre de laisser fleurir l’industrie forestière.
«Ce sont les investissements du secteur privé qui créent des emplois, pas le gouvernement. Ce sont des stratégies comme celle-là qui permettent au secteur privé de faire son travail», lance le député conservateur de Saint-Jean-Est, Glen Savoie.
Le ministre Landry ne donne toujours pas d’échéancier concernant la révision de la stratégie forestière. Les consultations se poursuivent, dit-il.
«S’il n’y a rien qui peut-être changé (dans la stratégie), que doit-on faire maintenant et à l’avenir? Je ne dis pas que rien ne va changer. Peut-on vivre avec le plan actuel? Que devrait-on faire pour améliorer le plan ou pour aider les gens à accepter ce plan?»