Réseau Vitalité: situation difficile, mais pas insurmontable
BATHURST – Malgré le gel imposé par le gouvernement en santé pour 2015-2016, le Réseau de santé Vitalité croit que la situation ne sera pas insurmontable.
En 2013-2014, le budget en santé avait déjà subi un gel. Le Réseau Vitalité avait tout de même enregistré un surplus de 10,2 millions $.
Il faut cependant ajouter que l’année précédente, le réseau avait annoncé l’abolition de 400 postes sur trois ans, un des facteurs qui a permis à l’entité de dégager un excédent.
Pour la prochaine année, le ministère de la Santé va maintenir son budget à presque 0 %. Le réseau de santé francophone, qui ne veut pas spéculer sur les possibles répercussions de cette mesure, ne semble tout de même pas au désarroi.
«Cela représente des défis, mais ces défis ne seront certainement pas impossibles à surmonter. Nous aurons plus d’informations quand le ministère de la Santé effectuera le dépôt de ses crédits budgétaires à l’Assemblée législative dans les prochaines semaines. Il est alors inapproprié de commenter davantage à ce moment», a fait savoir Luc Foulem, porte-parole du Réseau de santé Vitalité.
Le syndicat des hôpitaux du Nouveau-Brunswick prévoit quant à lui un impact, bien qu’il ne puisse en déterminer la nature.
«Ce n’est pas un secret que les coûts en santé escaladent chaque année, mais d’où viendra l’argent? Il y a un plan de santé de cinq ans du Réseau de santé Horizon émis il y a un mois. Selon ma compréhension, Vitalité fait le même exercice. S’il n’y a pas plus d’argent dans le budget, comment vont-ils le soutenir? Nous croyons donc qu’il va y avoir un impact. Nous ne savons pas pour le moment ce qu’il va être», a commenté Norma Robinson, présidente de la branche néo-brunswickoise du Syndicat canadien canadien de la fonction publique.
«Il y a eu beaucoup de discussions mardi au sujet de l’examen stratégique des programmes fait par le gouvernement. Je crois que nous verrons plus d’impact quand il sera complété. L’étude vise à voir chaque service, chaque infrastructure, tout. Encore, je crois que nous verrons beaucoup de changements dans le futur, avec cet examen et pas d’argent dans le système. Où vont-ils faire des compressions pour maintenir les soins de santé, sans plus de financement?», a-t-elle demandé.
Le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick juge que le gouvernement devrait établir les augmentations prévues pour les prochaines années, afin de permettre aux différents réseaux de mieux planifier.
«C’est difficile à dire, en début d’année, si le 0 % va avoir des conséquences. C’est possible qu’il y en ait, comme c’est possible de les minimiser, ou qu’il n’y en ait pas du tout. Cependant, il faudrait établir une approche multi-annuelle, parce que 0 %, ce n’est pas soutenable à long terme. Depuis les années 2000, nous avons eu des augmentations considérables et soutenues, de 6 à 8 %», a indiqué Stéphane Robichaud, le directeur général de l’organisme.
«L’institut canadien des actuaires s’est penché sur le portrait du Nouveau-Brunswick, il y a quelques années, et a estimé que les pressions sur le système, soient l’inflation, la technologie, le vieillissement de la population et les maladies chroniques, représentent de 4 à 4,5 % d’augmentation de la demande sur le système. Dans la prochaine année, ce sera possible de donner les prévisions pour les trois prochaines années. Mais il faut avoir des cibles pour nous pousser dans notre réflexion sur ce genre d’économies», a souligné M. Robichaud.
En 2014-2015, le budget du ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick se chiffrait à 2,6 milliards $. n