FREDERICTON – Le gouvernement provincial brandit le spectre du déséquilibre fiscal sans en prononcer le nom.

À l’heure où le gouvernement fédéral est sur le bord de renouer avec les surplus budgétaires, Ottawa devrait en faire davantage pour aider les provinces à répondre aux besoins de la population, croit le gouvernement du Nouveau-Brunswick.

L’état du trésor fédéral vis-à-vis des responsabilités des provinces a été l’un des sujets de discussion entre le premier ministre Brian Gallant et son homologue fédéral la fin de semaine dernière lors du passage de Stephen Harper à Miramichi.

M. Gallant a notamment souligné auprès de M. Harper ses «grandes préoccupations» concernant la nouvelle formule du transfert canadien en matière de santé et «ses répercussions sur les plus petites provinces» comme le Nouveau-Brunswick, précise-t-on dans une déclaration émise par le cabinet de Brian Gallant.

Son ministre des Finances, Roger Melanson, est revenu sur la question mercredi dans ce qui semble être la volonté à peine dissimulée de Fredericton de raviver le débat sur le déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces.

«Au Nouveau-Brunswick, nous aurons dans les prochains dix ans une diminution d’environ 715 millions $» du financement en provenance du fédéral, a prévenu M. Melanson. La nouvelle formule annoncée par Ottawa il y a trois ans entrera pleinement en vigueur dans deux ans.

«La formule fédérale de transfert en santé per capita avec un plafond désavantage le Nouveau-Brunswick parce que notre population est à la baisse et qu’elle vieillit. Le fardeau financier pour ces services relève des provinces», a indiqué M. Melanson alors que le Nouveau-Brunswick prévoit enregistrer un huitième déficit consécutif cette année.

Le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, a indiqué récemment qu’il allait présenté un budget équilibré le 21 avril à Ottawa.

«Je ne sais pas si c’est un déséquilibre (fiscal), mais je pense qu’il doit y avoir une reconnaissance de la part du gouvernement fédéral qu’ils sont dans une meilleure situation financière et nous, les provinces, nous sommes dans une situation financière précaire, a dit Roger Melanson. Où sont-ils (le fédéral) pour nous donner un coup de main? Évidemment, ils ne sont pas à la table au moment où nous nous parlons.»

Selon le chef de l’opposition officielle à Fredericton, le gouvernement Gallant se sert du fédéral pour justifier ses propres mauvaises décisions.

«C’est vraiment une habile diversion de lancer ça et de blâmer le fédéral pour leurs prises de décisions ici», a indiqué Bruce Fitch.

«Ils n’ont pas à s’en prendre aux aînés. Ils n’ont pas à fermer des écoles. Ils n’ont pas à faire toutes ces choses qui font mal aux milieux ruraux et aux Néo-Brunswickois en général. Ils n’avaient qu’à moins dépenser et à ne pas mettre 150 millions dans une caisse noire. Lancer ça au pied du gouvernement fédéral, c’est irresponsable.»

Alors qu’ils étaient dans l’opposition, les libéraux de Brian Gallant ont souvent accusé les progressistes-conservateurs de l’ancien premier ministre David Alward de ne pas tenir tête à leurs cousins d’Ottawa.

La réforme de l’assurance-emploi, les dépassements de coûts lors de la réfection de la centrale nucléaire de Point Lepreau et les restrictions concernant le recours aux travailleurs étrangers temporaire sont autant de points litigieux entre Brian Gallant et Stephen Harper.

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