CAMPBELLTON – Le Restigouche continue d’accroître son expertise en santé mentale en intégrant une nouvelle spécialité, soit les traitements pour jeunes à besoins complexes.

Le nouveau Centre Hospitalier Restigouche (CHR) n’est pas encore ouvert qu’un autre chantier – celui-là de 12,6 millions $ – verra bientôt le jour à ses côtés, soit un centre provincial de traitement psychiatrique destinés spécifiquement aux jeunes.

La nouvelle aile, d’une superficie de 25 000 pieds carrés, sera érigée sur un terrain qui héberge pour le moment un secteur de l’ancien CHR. Elle comptera un total de 15 lits. Le centre offrira ainsi des traitements en établissement, mais les membres du personnel clinique assureront également la prestation de services de proximité dans d’autres communautés de la province.

Selon Jacques Duclos, directeur des opérations de la zone 5 au Réseau de santé Vitalité, le CHR offre déjà depuis plusieurs années des services spécialisés à ce type de clientèle précise. «Toutefois, on le fait sans un mandat officiel», précise-t-il.

«Plusieurs intervenants l’ont déjà indiqué, il était grand temps d’offrir ces services dans une capacité autre qu’à l’intérieur d’un établissement pour adulte. La nouvelle aura cette capacité. Elle sera tout à fait distincte de l’unité pour adulte», indique-t-il, notant que ce centre en sera un de dernier recours pour les jeunes.

Selon ce dernier, la création de cette nouvelle unité psychiatrique devrait se traduire par la création d’une vingtaine d’emplois. «Bien qu’à proximité du CHR, cette unité sera complètement indépendante. Elle aura son propre personnel, sa propre administration. C’est difficile d’avancer des chiffres précis à ce moment-ci, mais on pourrait parler d’environ une vingtaine d’emplois», dit-il.

En terme d’échéancier, le nouvel édifice ne devrait pas voir le jour avant au moins une bonne année. Cela dit, M. Duclos assure que les services qui viennent avec ce mandat officiel du gouvernement débuteront sur le champ.

Non peu fier que ce projet d’envergure verra le jour dans le nord de la province, le ministre et député de Campbellton-Dalhousie, Donald Arseneault, a souligné qu’avec cette annonce, son gouvernement reconnaissait l’expertise régionale en matière de santé mentale.

Ce dernier souligne d’ailleurs que même en période d’austérité, son gouvernement se doit d’investir dans certains secteurs clés.

«C’est certain qu’il y a des pressions de partout, pour tous les ministères. Mais il y a des dossiers qui demeurent très importants et qui demeurent prioritaires pour notre gouvernement, comme c’est le cas ici alors qu’on parle de gestion de santé mentale chez les jeunes. D’ailleurs, on parle d’une dépense, mais il faut aussi voir cela comme un investissement puisque certains services qui seront offerts dans ce nouvel établissement ne sont pas offerts actuellement dans la province. On doit envoyer les patients à l’extérieur et c’est très coûteux.»

Président du conseil d’administration du Réseau de santé Vitalité, Paul Couturier s’est dit lui aussi très enthousiaste face à cette décision de Fredericton. «L’année 2015 est sans contredit l’année du Restigouche dans notre réseau. Il se passe ici à Campbellton des choses extraordinaires», exprime-t-il faisant référence à l’annonce ainsi qu’à l’ouverture prochaine du nouveau CHR.

«Je suis content pour la région, mais surtout pour les enfants et adolescents de la province qui sont aux prises avec des besoins complexes», note-t-il.

Pour M. Duclos, l’ajout de ce service vient consolider la position du Restigouche comme centre d’excellence provincial en matière de santé mentale.

«On a développé une expertise au cours des dernières années. On s’est concerté pour offrir des services à l’intérieur des ressources que nous possédons. Cet ajout va nous permettre d’apporter nos services à un autre niveau, de poursuivre notre développement», dit-il, ajoutant avoir des projets d’affiliation avec le milieu universitaire.

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