Dora Gallant, Ann Giovannetti et Marie Bourque côtoient le foyer de soins depuis plus de 45 années. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Shediac: 45 ans après sa création, la Villa Providence regarde vers l’avenir
Le foyer de soins de Shediac a célébré mercredi ses 45 années d’existence. La direction souhaite donner une nouvelle vie à l’établissement de santé.
«On en a fait du chemin!», lance Yvon Belliveau, président du conseil d’administration de la Villa Providence. Le centre d’hébergement a fêté mercredi sa longue histoire au cœur de Shediac.
Il y a 45 ans, il prenait le relais de l’hospice fondé en 1912 par trois religieuses des Sœurs de la Providence de Montréal. Trois femmes étaient là avant que l’entreprise ne prenne possession du terrain.
Marie Bourque, âgée 75 ans, a connu les sœurs à l’âge de 12 ans. Dora Gallant a commencé à donner des soins dans les lieux à 24 ans et a désormais 85 ans. Avec Ann Giovannetti, elles ont reçu un diplôme marquant leur longévité.
L’hospice qui accueillait à la fois des orphelins et des personnes âgées a été remplacé par le bâtiment bien connu de toute la communauté.
M. Belliveau souhaite qu’il soit entièrement réaménagé. Il ne répond plus aux normes actuelles qui imposent par exemple que 90 % des chambres soient simples. Or les locaux du centre comptent 80 % de chambres doubles.
La Villa Providence assure des soins de niveau 3 et 4 et accueille 190 résidents dont la plupart sont très dépendants et peu mobiles. L’établissement négocie actuellement avec le ministère de la Santé pour que des travaux d’envergures soient réalisés.
«Nos salles de bain ne sont pas faites pour les fauteuils roulants. On est un des foyers les plus vieux et ce n’est plus la même clientèle: ça nous prend quoi de nouveau. Le résident doit être le mot de la fin.»
Ronald Leblanc, directeur général, confirme que les défis sont nombreux.
«Les niveaux de soins sont plus élevés, ça demande plus de temps et de ressources. Les employés vont au-delà de leur capacité. Travailler dans les soins de longue durée c’est une vraie passion.»
La passion du métier
Louise Bourgeois a travaillé une bonne partie de sa vie dans les centres de soins et s’occupe des repas chaque jour. Pour elle un esprit positif est indispensable.
«Il faut être amicale, les aider à relever le moral… Il faut les soutenir pour qu’ils remontent la butte comme on dit ici!»
Louise confie profiter de chaque pause pour discuter avec les résidents et lier des amitiés. «C’est comme une grande famille, tu t’attaches beaucoup», partage-t-elle avec le sourire.
À deux pas, Andrée Leblanc aide une aînée à se nourrir. Depuis deux ans, la jeune femme met énormément de cœur à l’ouvrage.
«La qualité principale c’est d’aimer le monde, de savoir prendre soin des gens.»
Dominic Leblanc, député de Beauséjour a tenu à souligner l’état d’esprit des 225 employés de la Villa Providence, «la compassion, la générosité et la patiente des professionnels qui aident les gens les plus vulnérables».