Accompagné de nombreux dignitaires, le ministre de la Santé, Victor Boudreau, a procédé jeudi à l’inauguration officielle du nouveau Centre Hospitalier Restigouche. – Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert
Inauguration officielle du nouveau Centre Hospitalier Restigouche (vidéo)
Le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick a inauguré officiellement jeudi matin le nouveau Centre Hospitalier Restigouche, édifice de 140 lits construit au coût de 156,6 millions $.
Ce nouvel établissement psychiatrique de 31 050 mètres carrés vise à remplacer l’ancien hôpital qui n’était plus adapté aux normes actuelles et, surtout, aux besoins des patients. Sa construction a débuté en 2011 et s’est terminée cette année.
Son design a été basé sur une approche préconisant le rétablissement et non – comme l’était davantage son prédécesseur – l’institutionnalisation.
«Il a été construit pour devenir un second chez soi pour les patients. C’est pourquoi on a créé un environnement accueillant et convivial. Je crois que nous avons réussi à définir de nouvelles normes en matière de soins spécialisés en santé mentale», a spécifié le nouveau PDG du Réseau de santé Vitalité, Gilles Lanteigne, notant que le nouvel emplacement va au-delà des briques et du béton. On y propose entre autres plusieurs nouveaux programmes, notamment la zoothérapie et musicothérapie.
C’est le ministre de la Santé en personne, Victor Boudreau, qui a inauguré officiellement le CHR, bien qu’en pratique il est ouvert depuis déjà quelques semaines. En entrevue, celui-ci a avoué être particulièrement heureux de pouvoir participer à cette cérémonie.
«Moi et mon collègue Donald Arseneault faisions tous deux partis du gouvernement (sous Shawn Graham) qui a annoncé ce projet. Et d’être ici aujourd’hui sous le gouvernement Gallant pour en faire l’ouverture, c’est certainement spécial pour nous deux», exprime le ministre, ajoutant être impressionné par l’infrastructure.
«J’ai eu l’occasion d’en faire la visite, et c’est exceptionnel. Il y a beaucoup d’espace et tout est axé sur la réadaptation et la réinsertion dans la communauté. Je suis aussi très content de voir que cela semble plaire tant aux employés qu’aux patients. Je crois que c’est un établissement dont le Nouveau-Brunswick peut être très fier», a-t-il ajouté.
La partie la plus touchante de cette cérémonie fut sans contredit le message livré par l’un des bénéficiaires fréquentant l’établissement, Stewart William. Originaire du Sud-Est de la province, ce dernier réside au CHR depuis maintenant neuf années.
«Au départ, je n’étais vraiment pas fou de venir ici (dans le nouvel hôpital), je ne voulais pas changer. Mais ça fait quelques semaines maintenant et je dois dire que je suis vraiment impressionné.»
«On est une province pauvre, mais on nous a tout de même bâti un bel hôpital. Tout l’argent qu’ils ont dépensé pour le construire, ça en a valu la peine. Ça fait un grand changement dans la vie des patients comme moi», a-t-il indiqué à l’auditoire, vantant les lieux, et notamment le fait d’avoir enfin une chambre à lui seul avec sa propre toilette.
«Ça peut arriver à tout le monde de tomber malade. Personne n’est à l’abri de cela, personne ne veut ça. Mais ici au moins, on est bien traité», a-t-il renchéri.
Sur une note plus politique, il a invité le ministre de la Santé – et également maître d’œuvre de la révision stratégique des programmes – à ne pas couper dans les services de santé mentale, et même au contraire à investir afin d’en accroître le personnel.
Parmi la foule nombreuse, un invité était particulièrement attentif et ému. Ancien PDG de la Régie de la santé du Restigouche, Dan Arseneau, a été l’un des principaux défenseurs de ce projet.
«Ça me touche beaucoup de voir ce centre être finalement ouvert», souligne-t-il. «Lorsque je suis arrivé en poste en 1992, j’ai visité le CHR et ça m’avait frappé à quel point ça faisait pitié. Il n’y avait pas de chambre individuelle. Il y avait une pièce avec 27 patients et seulement une douche et deux lavabos. Je suis certain que c’était l’un des pires hôpitaux psychiatriques du pays. On y a apporté quelques modifications avec les années, mais ce n’était pas assez. Vers 2005, on a décidé qu’il fallait vraiment faire plus et de faire de ce nouvel hôpital notre priorité.»
«Car à nos yeux, c’était une honte pour les patients, pour la région et pour la province. Aujourd’hui, c’est l’aboutissement de cette vision. On a enfin vraiment un endroit dont on peut être fier et un endroit digne de cette clientèle vulnérable de notre société», mentionne-t-il.