Le PDG du Réseau Vitalité, Gilles Lanteigne, et le président du conseil d'administration, Paul Couturier. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Fumer sera bientôt interdit sur tous les terrains du Réseau Vitalité
Le Conseil d’administration du réseau de santé a approuvé l’interdiction de fumer sur l’ensemble de ses terrains.
Fumer à proximité des établissements de santé sera bientôt proscrit dans l’ensemble de la province. Réuni mardi à Moncton, le conseil d’administration du réseau de santé Vitalité a voté à l’unanimité pour sa politique «Environnement sans fumée».
Elle interdira de fumer ou de vapoter sur tout terrain et dans tout établissement détenu ou exploité par le réseau. Cela concerne également les véhicules stationnés sur ses propriétés.
La politique sera mise en œuvre le 1er janvier 2016 pour toutes les régions. Elle s’appliquera autant à l’ensemble du personnel qu’aux patients, aux visiteurs, aux bénévoles et aux stagiaires.
Ce nouveau règlement interdira également aux employés de fumer des cigarettes classiques ou électroniques dans leur véhicule de travail et au domicile des patients.
Cette décision a pour objectif d’uniformiser la réglementation en matière de tabagisme sur tout le territoire du réseau.
Actuellement, seules les régions d’Acadie-Bathurst et de Restigouche ont un niveau d’exigence aussi élevé. Dans d’autres zones, le tabagisme est encore toléré à l’extérieur des édifices, dans des zones réservées.
«Puisqu’il n’existe aucun niveau sécuritaire d’exposition à la fumée de cigarette, la stratégie appuie le concept d’un environnement sain pour tous», commente Gilles Lanteigne, le nouveau président-directeur général.
Une campagne de sensibilisation sera lancée prochainement au sein du réseau et auprès du public.
«Tous les patients ont accès à du soutien et aux thérapies de remplacement de la nicotine», assure Gilles Lanteigne.
«Les membres du personnel seront aussi appuyés, un programme d’abandon du tabac sera mis en œuvre afin de permettre à nos employés de vaincre leur dépendance au tabac ou à tout le moins de la gérer lorsqu’ils sont sur les terrains du Réseau.»
La décision survient une semaine après l’annonce du réseau Horizon d’une d’interdiction de fumer sur le terrain de son hôpital à Saint-Jean. Le réseau de santé anglophone appliquera cette consigne graduellement à tous ses établissements de soins de santé au cours des prochains 12 mois.
Depuis le 1er juillet, la Loi sur les endroits sans fumée du Nouveau-Brunswick interdit, entre autres, de fumer ou de vapoter à moins de neuf mètres des portes, des entrées d’air et fenêtres d’endroits publics fermés et de lieux de travail intérieurs.
Cette nouvelle loi a forcé les régies de santé à revoir leurs règlements. Le taux de tabagisme se situe à 21,8% au Nouveau-Brunswick, au-dessus de la moyenne canadienne (19,3%).
«Souvent une politique sans fumée, c’est considéré comme négatif. C’est sûr qu’il y a toujours des difficultés pour mettre ça en place, avance le PDG. C’est un objectif plus ambitieux de santé publique. Ce n’est pas seulement un enjeu pour Vitalité, c’est une question de société.»
La création d’un poste de vice-président divise
Lors de la réunion publique de mardi, le conseil a officialisé la nomination de Pierre Verret à titre de vice-président aux ressources humaines, un poste qui n’existait pas jusqu’à présent.
La dépense se situe entre 130 000 et 175 000 $ par année sans compter les avantages sociaux.
Plus tôt cette semaine, Roger Doiron, membre du conseil d’administration de Vitalité, avait jugé la création de ce poste inacceptable, alors que certains services restent menacés dans plusieurs petits hôpitaux.
Renforcer l’équipe de cadres supérieurs dans un contexte de restriction budgétaire relève aussi du gaspillage, selon Hubert Dupuis, président d’Égalité santé en français. Devant l’assemblée, il a listé les services de soins qui manquent encore au sein de Réseau.
Gilles Lanteigne répond qu’un poste supplémentaire est négligeable dans une régie qui compte environ 7 000 employés. Il assure que cette embauche était nécessaire alors qu’un plan de transformation des services sera dévoilé cet automne.
«On va devoir standardiser nos pratiques en matière d’engagement du personnel, dit-il. On est à l’aube d’une transformation importante.»
Le président-directeur général explique que le nouveau vice-président permettra de faciliter les changements à venir.
«C’est le temps parce qu’on va devoir faire travailler tout le monde ensemble. Pour nous c’est une très bonne nouvelle.»