Le premier ministre Brian Gallant s'est prêté à une séance d'égoportraits avant l'annonce. - MATHIEU ROY-COMEAU
Études postsecondaires: un nouveau programme pour aider la classe moyenne
Le gouvernement provincial lance un nouveau programme pour aider financièrement une partie des étudiants laissés-pour-compte par la gratuité scolaire.
Le nouveau Programme d’allègement des droits de scolarité pour la classe moyenne s’adresse aux étudiants dont le revenu familial brut est de 60 000$ et plus.
Ceux-ci auront droit dès septembre à des bourses qui pourront couvrir jusqu’à 99% de leurs droits de scolarité, selon la taille de leur famille.
L’initiative survient un peu moins d’un an après l’annonce de la gratuité scolaire pour les étudiants dont le revenu des parents est en dessous de 60 000$.
Le gouvernement du premier ministre Brian Gallant avait été critiqué à l’époque pour la rigidité de son programme qui ne tient pas compte des enfants de familles nombreuses ou qui gagnent légèrement au-dessus de 60 000$.
«Les études postsecondaires vont devenir plus abordables et plus accessibles pour les familles avec plusieurs enfants et les gens de la classe moyenne qui fréquent l’université et les collèges communautaires», a déclaré M. Gallant lors d’une conférence de presse à l’Université Saint Thomas, jeudi.
Le Programme d’allègement exclut cependant les étudiants des collèges et des universités privés qui n’ont pas droit non plus à la gratuité scolaire, peu importe leur revenu.
«Pour nous, c’est très important d’aider les universités et les collèges qui sont financés par des fonds publics. Il y a un déclin de la population et les universités ainsi que les collèges publics vont avoir des défis concernant le nombre d’étudiants», a expliqué M. Gallant.
Les étudiants néo-brunswickois qui choisissent d’aller étudier à l’extérieur de la province n’ont également pas droit aux deux programmes.
Selon les données du ministère de l’Éducation postsecondaire, les étudiants d’une famille de quatre dont le revenu annuel est de 75 000$ auront droit en moyen à des bourses couvrant jusqu’à 76% de leur frais de scolarité (en incluant l’aide fédéral déjà disponible).
L’étudiant d’une famille de quatre qui gagne 100 000$ par année pourra compter sur une bourse équivalente à 12% de ses droits de scolarité.
Le programme s’applique seulement durant la durée normale d’un programme d’étude de premier cycle et ne concerne pas les étudiants à la maîtrise et au doctorat.
Environ 1300 étudiants devraient profiter du nouveau programme dont la valeur est évaluée entre 2,5 millions $ et 3 millions $.
La Fédération des étudiants de l’Université de Moncton avait recommandé à Fredericton des mesures comme celles qui ont été annoncées jeudi.
«C’est une super annonce. Nous sommes très contents que le gouvernement écoute nos recommandations», a commenté la présidente de la Fédération, Roxann Guerrette.
La porte-parole de l’opposition officielle, Madeleine Dubé, a également salué le nouveau programme, mais avec certaines réserves.
Fredericton n’investit toujours pas autant dans l’aide aux étudiants qu’il le faisait avant d’éliminer de nombreux programmes l’an dernier pour financer la scolarité gratuite, selon la députée du Parti progressiste-conservateur.
Mme Dubé déplore également la décision du gouvernement de fermer la porte de ces deux programmes aux étudiants qui fréquentent une institution privée ou qui choisissent d’étudier à l’extérieur de la province.
«Il y a des programmes d’étude qui n’existent pas (dans les universités publiques) du Nouveau-Brunswick. Parce que les formations ne sont pas offertes, les étudiants n’ont pas le choix de fréquenter une institution privée et on les laisse tomber.»
Le gouvernement provincial insiste cependant pour dire que d’autres programmes d’aide sont offerts à ces étudiants.