Des étudiants de l’Université de Moncton s’attaquent aux stages obligatoires pour lesquels ils ne reçoivent aucun salaire tout en payant des droits de scolarité à temps plein.

«Mon stage me ruine», c’est le nom de la campagne lancée par la Fédération des étudiants et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM).

Les étudiants en éducation, en sciences infirmières, en nutrition et en travail social doivent réaliser plusieurs mois de stages non rémunérés dans le cadre de leur programme. Les charges de travail sont lourdes, il leur est difficile d’occuper un emploi à temps partiel.

«C’est des huit à douze heures par jour. On a seulement juillet et août pour accumuler de l’argent», déplore Véronique Cormier.

Fraîchement diplômée d’un baccalauréat en sciences infirmières, elle a enchaîné huit stages d’environ un mois sans recevoir un dollar. En plus des frais annuels payés à l’université, elle a dû débourser des sommes importantes pour le transport, les vaccins, le matériel, la formation, les repas ou encore l’achat d’uniformes.

«Les coûts ont dépassé de beaucoup ce que j’attendais. La banque m’a donné un certain montant, je ne croyais jamais que j’allais l’atteindre et pourtant je m’y suis presque rendue», fait-elle valoir.

Véronique Cormier ajoute que les tâches attendues sont identiques à celles réalisées par les professionnels. «En quatrième année, tu as les mêmes responsabilités qu’une infirmière, tu fais sa job, mais tu n’es pas payée.»

Les stagiaires paient l’intégralité des frais de scolarité alors que les liens avec l’Université de Moncton sont très limités pendant leur stage, se plaint Francis Bourboin. L’étudiant en éducation a payé pour des services auxquels ils n’avait pas accès.

«J’étais dans une école à Campbellton mais je devais payer l’accès au Centre d’éducation physique et sportive de Moncton», lance-t-il.

Pendant ces stages, les étudiants en éducation ont les mêmes responsabilités qu’un enseignant. Pourtant, ces mois passés au contact des élèves ne sont pas considérés comme une expérience de travail donnant droit à de l’ancienneté une fois leur diplôme en poche.

«Pendant quatre mois on s’occupe seul de la classe. On a la même charge de travail qu’un enseignant. On fait un travail pour le gouvernement et on doit payer pour travailler. C’est un non-sens.»

Selon la fédération étudiante, les domaines concernés par les stages obligatoires sont majoritairement féminins: 80% sont des étudiantes.

Les élus étudiants réclament une rencontre avec le gouvernement provincial pour trouver des moyens d’alléger le fardeau financiers. En effet, la plupart des stages déroulent dans des institutions publiques, notamment les écoles, les hôpitaux ou les foyers de soins.

«Ces mois de travail bénévole coûtent très cher. On demande un programme pour aider les stagiaires, que ce soit des bourses ou une rémunération. On veut que l’université change sa politique et réduise les frais pour ces étudiants», souligne Tristian Gaudet, président de la FÉÉCUM.

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