La Communauté autochtone de l'île Miscou (CAIM) a établi des liens avec des autochtones de la Première nation de Metepenagiag, près de Miramichi. De gauche à droite, Danny Lareguy, chef de la CAIM, Joey Paul, un aîné de Metepenagiag, Danny Lareguy, secrétaire-trésorier de la CAIM et Eric Paul, également de Metepenagiag. -Acadie Nouvelle: David Caron
Perpétuer les traditions des premiers habitants de Miscou
Bien avant l’arrivée des premiers Européens, les Mi’kmaq ont habité sur l’île Miscou pendant des siècles. Un groupe de citoyens de Miscou souhaitent perpétuer les traditions des premiers habitants de l’endroit.
La Communauté autochtone de l’île Miscou (CAIM), un organisme à but non lucratif, a été fondée en 2016. Elle compte actuellement quelque 25 membres, mais ils devraient être une centaine avant la fin de l’année, prédit Danny Lareguy, chef de la CAIM.
Originaire de la région de Montréal, Danny Lareguy mène des actions pour se rapprocher de ses propres racines autochtones depuis plusieurs années. Entrepreneur en construction, il a intensifié ses démarches après s’être blessé dans un accident de travail.
Lorsqu’il était jeune, il avait entendu parler de quelques ancêtres autochtones. Il a décidé de mettre les pendules à l’heure en prenant des tests d’ADN. Il a été surpris par les résultats.
«J’ai découvert que plusieurs de mes ancêtres viennent de Miscou. J’ai des cousins sur l’île que je ne connaissais pas avant. J’ai découvert que j’ai trois lignées mi’kmaq et une lignée huronne.»
Après avoir visité la région de Miscou à plusieurs reprises au cours des dernières années, il a décidé de s’y installer et de rejoindre son frère, Richard, qui y habitait déjà. Richard Lareguy gère le quai de Miscou. Selon Danny Lareguy, plusieurs habitants de Miscou ont des racines autochtones et ils sont curieux d’en apprendre plus.
«Quand on vieillit, on veut tous en savoir plus sur nos racines. Je pense que c’est inné. Les Acadiens de l’île veulent en savoir plus sur leur côté autochtone. On a donc fondé cette communauté pour partager des traditions, qui ont souvent été perdues dans les réserves. Il y a un grand mouvement dans l’est du Canada pour que le côté autochtone renaisse et on est content d’en faire partie.»
Pour les guider dans leur cheminement personnel, les membres de la CAIM reçoivent des conseils de Joey Paul, un aîné (elder) de la Première nation de Metepenagiag, près de Miramichi.
Il avait auparavant partagé ses connaissances avec Guy Frigon, le premier guide du groupe de Miscou. M.Frigon est décédé plus tôt cette année.
«Nous étions très proches. Je le connaissais bien. Il est décédé, mais je lui ai enseigné bien des choses. Ils m’ont alors invité à prendre sa place», dit M.Paul.
Selon Danny Lareguy, certaines personnes de la région ont tenté de remettre en cause la validité de la Communauté autochtone de l’île Miscou, mais il est rassuré par le fait qu’il est soutenu par des gens des Premières nations du Nouveau-Brunswick, dont les communautés de Metepenagiag et d’Elsipogtog.
«On est fiers que ces gens prennent le temps pour nous aider et de consacrent de l’énergie pour faire des activités avec nous. C’est une forme de reconnaissance pour nous. Ça démontre qu’ils nous acceptent.»
L’engagement des membres de la CAIM a laissé une impression sur Joey Paul.
«C’est sérieux. Quand ils font le jeûne, ça veut dire qu’ils sont prêts à se priver de nourriture et d’eau pendant quatre jours. Il faut être prêt à établir une connexion avec une puissance supérieure. Il faut se concentrer et il faut prier.»
La CAIM invite la population à venir à leur rencontre. Plusieurs activités auront lieu à Miscou jusqu’à la fin juillet. Un tipi géant a été érigé sur un terrain au centre de l’île. Un événement protocolaire aura lieu le 24 à 15h. La Communauté autochtone de l’île Miscou hissera son drapeau à côté du drapeau mi’kmaq. Des représentants des gouvernements fédéral et provincial y seront aussi pour hisser le drapeau du Canada et du Nouveau-Brunswick.
L’horaire des activités sera partagé sur la page Facebook de l’organisme, «Communauté autochtone île Miscou».