L'historien Philippe Basque lors du lancement de son livre qui détaille l'histoire du Village historique acadien.- Acadie Nouvelle : Anne-Marie Provost
L’histoire du Village historique acadien documentée dans un nouvel ouvrage
L’historien Philippe Basque a fouillé et décortiqué 40 ans d’archives au Village historique acadien dans la dernière année. L’historien du village vient tout juste de publier un livre qui compile toutes ses trouvailles.
L’ouvrage compte près de 285 pages et 234 photographies depuis les débuts du village, qui fête ses 40 ans cette année. Au début du livre, Philippe Basque revient sur les événements qui ont mené à la création du village.
Ce n’est pas tout le monde qui s’en souvient, mais la compétition a été vive entre Caraquet et Bouctouche, et à un certain moment la vallée de Memramcook, pour accueillir le Village historique acadien.
«C’était une décision politique. À un certain moment, Louis J. Robichaud, qui venait du comté de Kent, voulait l’avoir dans ce coin-là. Mais Caraquet avait une meilleure candidature et ça a jonglé entre Bouctouche et Caraquet. Durant l’élection, le candidat conservateur Richard Hatfield a dit que s’il était élu, ce serait à Caraquet», raconte Philippe Basque.
En août 1971, le ministre des Affaires municipales du Nouveau-Brunswick tranche: le village sera dans la région de Caraquet.
S’en suis alors un branle-bas de combat pour trouver un site, des bâtiments d’époque et les importer, à temps pour l’ouverture du village en 1977.
«Les premières maisons ont été transportées autour de 1972. Elles ont été transportées comme on transporte celles d’aujourd’hui, sur des camions. D’autres ont été démontées pièce sur pièce, comme la maison Cyr», précise M. Basque.
Dans le livre, on apprend qu’il y a parfois eu de l’opposition assez vive lorsque venait le temps de choisir une maison pour l’arracher de son lieu d’origine et la transférer au village.
Dans le Madawaska, «on publiait des opinions du lecteur qui s’opposaient farouchement à l’achat de biens culturels par le gouvernement. On avait des craintes, qui se sont avérées non fondées, que le patrimoine de cette région serait perdu», est-il écrit. La maison du juge James Blackhall, à Caraquet, a aussi apporté son lot de controverses.
Gestion quotidienne importante
Le livre est séparé en deux parties: une chronologie détaillée des événements et des thématiques qui démontrent l’apport du site pour la culture acadienne.
L’ouvrage raconte aussi les anecdotes amusantes qui ont parsemé l’histoire du village au fil des ans.
M. Basque retient également les défis de la gestion quotidienne.
«Le village c’est bien beau, on démontre la joie de vivre acadienne. Mais il reste que c’est une grosse entreprise de 150 à presque 200 personnes à gérer. Il y a quelques centaines d’animaux, des dizaines de milliers de visiteurs par année», avance l’historien.
Philippe Basque souligne que le tournant des années 2000 a été un moment important dans l’histoire du village, avec entre autres la construction du Château Albert. Ceux qui ont refait le château ont dû faire le travail délicat de tracer une ligne entre le confort et l’authenticité du lieu.
«Dans le temps, il y avait une toilette pour tout l’étage au complet. Aujourd’hui à l’hôtel, les gens ont leur propre salle de bain. Les chambres étaient plus petites et le mobilier était de moins bonne qualité auparavant», expose l’historien.
L’ouvrage Histoire du Village historique acadien du Nouveau-Brunswick: Des origines à nos jours, a été lancé mercredi soir, à Bertrand. Il est publié aux Éditions de la Francophonie.