Le gouvernement fédéral investira 500 millions $ supplémentaires sur cinq ans pour aider les communautés de langues officielles en situation minoritaire dans des domaines comme l’immigration, l’éducation, la petite enfance et les médias.

Le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 intitulé Investir dans notre avenir comprend notamment une hausse du financement de base des organismes sans but lucratif de 70 millions $.

«Aujourd’hui, le gouvernement du Canada a mis fin à plus d’une décennie de stagnation au niveau de l’appui à nos communautés», a déclaré le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Jean Johnson.

«Le Plan d’action représente un rattrapage significatif pour les organismes, les institutions, les services et les activités en français partout au pays.»
Ce financement de base n’avait pas augmenté depuis 2003, selon le gouvernement.

Le Plan d’action a été dévoilé mercredi à Ottawa par la ministre de Patrimoine canadien, Mélanie Joly, en compagnie du premier ministre Justin Trudeau.

Les trois piliers du plan d’une valeur de 2,7 milliards $ sont le renforcement des communautés, un meilleur accès aux services en français et la promotion du bilinguisme.

Ottawa injectera entre autres 40,8 millions $ dans l’immigration francophone pour faire passer la proportion d’immigrants francophones hors Québec à 4,4% d’ici 2023.

«Avec le vieillissement de la population et la dénatalité, il était important que l’immigration ne se fasse pas seulement dans une langue. Il fallait aussi qu’elle serve à soutenir la proportion de francophones au pays», a signalé la présidente de la Société nationale de l’Acadie, Louise Imbeault.

Une nouvelle stratégie d’immigration francophone sera d’ailleurs élaborée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en consultation avec les communautés francophones.

Le gouvernement s’engage également à «réduire les coûts des tests de connaissance du français» que doivent passer les immigrants économiques.

Ottawa souhaite aussi créer un centre de politiques publiques en matière d’immigration francophone.

Du côté de la petite enfance, le gouvernement fédéral dépensera 20 millions $ pour l’amélioration de la formation des éducatrices et la création d’un plus grand nombre de places en services de garde.

Au Nouveau-Brunswick, 40% des nouvelles places qui seront créées avec l’aide du fédéral devront être dédiées aux enfants francophones.

En éducation, le fédéral consacrera 31,3 millions $ au recrutement d’enseignants pour les écoles de la minorité et 31 millions $ pour embaucher des enseignants de français langue seconde et d’immersion.

Ottawa investira 14,5 millions $ pour venir en aide aux journaux et aux radios communautaires en milieu minoritaire. Un fonds d’une valeur de 10 millions $ servira à financer des projets «qui contribuent au maintien des radios et des journaux».

Les 4,5 millions $ restants permettront de créer 35 stages dans les radios et les journaux afin de former la «nouvelle génération de professionnels des médias communautaires».

«À notre avis, il s’agit bel et bien d’une reconnaissance sans équivoque du rôle essentiel que jouent nos médias dans l’épanouissement des communautés francophones au pays», a commenté le président de l’Alliance des radios communautaires du Canada, Paul Demers.

L’Alliance entend étudier attentivement les détails du plan étant donné «la précarité de plusieurs médias communautaires dont la survie est même compromise.»

Le gouvernement fédéral consacrera aussi 2,5 millions $ à des initiatives menées par la Ville d’Ottawa et des organismes de la région pour «reconnaître le caractère bilingue de la capitale du Canada.»

Le premier ministre Justin Trudeau a profité de l’annonce dans une école francophone de la région d’Ottawa, mercredi, pour envoyer quelques flèches au gouvernement précédent.

«Pendant presque dix ans, le gouvernement conservateur a choisi de sous-investir dans les programmes, signalant clairement que le maintien du caractère bilingue de notre pays n’était tout simplement pas une priorité pour eux», a-t-il dit.

«Ce n’est pas un secret que le français à l’extérieur du Québec a pris du recul dans les dernières années.»

En 2016, le pourcentage de francophones hors Québec est passé pour la première fois sous la barre des 4% pour atteindre 3,8%. En 1971, ils étaient 6,1%.

Le nouveau Plan d’action «veillera à la protection et la promotion de notre dualité linguistique d’un bout à l’autre du pays», a assuré le premier ministre

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