Valois Robichaud a fermement l’intention de redonner une place de choix aux individus dans la société qu’il qualifie de transhumaniste. Une société transhumaniste, c’est une société qui est axée sur la performativité, qui est techno-centrée et médicalo-centrée. Son souhait? S’éloigner autant que possible de la robotisation des individus.

C’est dans cette optique qu’il a non seulement publiée l’ouvrage Et si on enseignait l’espoir?, mais qu’il a décidé récemment de s’envoler vers l’Autriche, à l’Université de Vienne, pour une conférence mondiale intitulée Teaching Hope.

Organisée par la World Association for Person-Centered and Experiental Psychotherapy and Couselling (WAPCEPC), elle se tiendra du 8 au 12 juillet.

«Teaching Hope, enseigner l’espoir, c’est redonner à la personne une place centrale dans l’humanité. C’est redonner la place à l’être humain qui est fait d’émotions, de sentiments. Au fond, il faut nous ramener au monde de l’émotion, du senti et du vécu pour faire contrepoids à la société-écran, à une société de performance», explique le professeur, aujourd’hui à la retraite active.

Ainsi, il souhaite s’éloigner de l’individualisme et d’une marginalisation de la différence comme le fait souvent la droite populiste. Son optimisme le pousse à dire qu’il faut aider les gens à apprendre et comprendre comment ils peuvent trouver leur place dans la société.

«C’est ça au fond, enseigner l’espoir. C’est mettre l’individu au coeur de la société avec sa différence.»

Son inspiration lui est venue en deux temps. Deux nouvelles effrayantes l’ont surprit coup sur coup. D’abord, celle d’enfants qui, demeurent dans certains pays d’Asie du Sud-Est qui sont tellement pollués qu’ils n’ont aucune idée que le ciel est bleu. Ensuite, la fois où 38 élèves du primaire d’une réserve du Nord du Québec ont fait un pacte d’automutilation.

«Ça m’a semé une puce à l’oreille quand j’ai vu ça, raconte le professeur en retraite active. Ce qui m’a affecté, c’est d’essayer de comprendre pourquoi ces enfants se sont automutilés. Quel est leur regard sur la vie? Leur espérance sur la vie?»

Il n’est pas naïf, il sait que la tâche est ardue et qu’il y a du travail à faire pour remettre les individus au coeur des sociétés.

Tout cela passe d’abord par les salles de classe où les enseignants se doivent d’être plus que des experts en français ou en mathématiques.

«L’enseignant doit être un être de la relation. Il doit donner à sa classe un lieu de rencontre. Enseigner l’espoir, c’est que l’enseignant puisse interagir avec chacun de ses étudiants. Il n’y a rien de plus important pour un enfant que d’être interpellé par son nom.»

Les générations futures, qu’il perçoit comme étant plus inclusives, lui redonnent espoir pour l’avenir. Leur créativité l’impressionne fortement.

«Je vais là-bas avec en tête une humanisation de l’école, de la salle de cours et de la différence.»

Faire rayonner l’Acadie et la francophonie à l’étranger

Cette aventure qui attend Valois Robichaud en Autriche a aussi une double mission: celle de faire rayonner l’Acadie et la francophonie à l’étranger. Alors qu’il sera entouré de conférencier venant de 40 pays différents, il sera le seul représentant issu de la francophonie canadienne.

Les conférences seront en anglais et ne seront pas traduites, chose qui le désole. Il a toutefois un plan bien précis en tête pour faire rayonner le fait français.

«Je vais faire mon introduction complètement en français, assure-t-il. J’ai aussi un devoir de géographie à faire. J’ai l’intention de présenter une carte pour montrer clairement où se trouver la Péninsule Acadienne, où se trouve le Nouveau-Brunswick à l’intérieur du Canada.»

C’est doublement important parce que ce sont ses racines et il leur doit son parcours.

«Ce que la francophonie m’a donné, maintenant, je le redonne.»

Tout ça permettra à la fois de représenter la francophonie, mais aussi de fortifier l’identité culturelle qui l’accompagne.

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