Accompagnée de son petit chien, une dame se pointe au Musée acadien de l’Université de Moncton, mercredi matin, pour acheter un pan d’histoire… Elle repart avec un plant de sarriette.

Dans les plates-bandes du Musée acadien à Moncton on ne retrouve plus seulement des fleurs, mais aussi une exposition comestible. Des graines ancestrales ont été semées dont la sarriette ancienne d’Acadie et des variétés de fèves d’ici : la Goose Gullet, la Joseph Dugas et le Vieux flippe.

«On a commencé l’année passée à planter des graines plus ancestrales. On a commencé par une variété de fèves. On a planté trois fèves l’année dernière et de la sarriette d’Acadie. Cette année on a recommencé l’exercice. Dans nos plates-bandes de fleurs, on incorpore des graines anciennes», a expliqué la conservatrice du musée, Jeanne-Mance Cormier.

Le musée a aussi fait pousser des plants de sarriette ancienne d’Acadie qu’il revend pour 3$. Cela permet d’aider à conserver un brin d’histoire et de la faire connaître.

L’épopée de cette variété de sarriette remonterait à la fin des années 1800. Un certain Jean Prudent Robichaud aurait reçu des graines de sarriette d’une dame autochtone de la région de Burnt Church. L’ingrédient essentiel du fricot acadien a été passé de génération en génération dans la famille Robichaud qui a cultivé l’épice dans le nord de la province.

La sarriette ancienne d’Acadie. – Acadie Nouvelle : Patrick Lacelle

D’autres plantations dans le potager du musée ont des récits un peu plus bizarres qui relèvent de l’histoire orale.

«A-t-on plus de preuve que ça, je ne le sais pas. On a une espèce de fève qui se nomme Goose Gullet (gosier de l’oie) et c’est une graine d’haricot qui aurait été trouvée dans une gorge d’une oie morte à peu près lors de la période de la Déportation des Acadiens», a précisé Angèle Cormier, technicienne au musée.

En faisant pousser ces variétés acadiennes de légumineuses, d’herbes et de légumes, on s’assure qu’elles ne disparaissent pas.

«On ne fait pas le jardin pour manger. C’est vraiment de faire pousser et garder les graines. On commence petit. C’est vraiment de faire promotion de ce concept de garder les graines, mais aussi l’histoire en arrière qui revient à nous, les Acadiens», a souligné Angèle.

Récemment, le musée a aussi mis la main sur des plants de tomates Acadian Cherry. L’histoire de cette variété est encore inconnue. Seul le nom invoque un lien avec l’Acadie pour le moment.

«On n’a pas plus d’information là-dessus. On a fait beaucoup de recherche. J’ai contacté la personne qui m’a vendu les graines. Elle non plus n’avait pas plus d’information. Je souhaite que si un personne a quelque chose à nous dire que la Acadian Cherry qu’elle nous contacte», a précisé la technicienne.

En plus des plants de sarriette, le musée vend aussi des semences des variétés de fèves anciennes. Le succès a été instantané.

«Les graines de l’année passée des fèves se sont toutes vendues en 24 heures. Cinquante sachets. On n’avait pas la sarriette à ce moment-là.»

Le Musée acadien est à préparer une affiche pour son jardin qui expliquera ce qu’on y trouve.

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