Le Pavillon Simon-Larouche, situé en plein coeur du campus d'Edmundston de l'Université de Moncton. - Acadie Nouvelle
Les droits de scolarité pourraient augmenter encore plus que prévu
Le gouvernement de Blaine Higgs coupera près de 6 millions $ en subventions aux universités. «L’incertitude» plane à l’Université de Moncton qui a reporté la présentation de son budget.
Dans son premier budget, le ministre des Finances, Ernie Steeves, a réservé près de 260,7 millions $ pour venir en aide aux universités. Le précédent gouvernement libéral, dans son budget 2018-2019, avait prévu injecter 266,4 millions $ en subventions aux universités.
Il s’agit donc d’une diminution d’un peu plus de 2% ou 5,7 millions $.
L’Université de Moncton dépend du gouvernement provincial pour ses opérations. Les fonds de son budget annuel proviennent à 70% de Fredericton. Les droits de scolarités comptent pour 30% du budget de l’institution acadienne.
Perplexe face à la décision du gouvernement provincial de réduire les fonds réservés aux subventions des universités, l’Université de Moncton a décidé de remettre la présentation de son budget 2019-2020 qui était prévue le 13 avril.
«Notre projet de budget pour l’année 2019-2020 repose sur un niveau de revenus provenant du gouvernement provincial que nous ne pourrons pas être en mesure de valider à temps pour la réunion du Conseil des gouverneurs du mois d’avril», a indiqué par communiqué le recteur par intérim de l’université, Jacques Paul Couturier.
Les détails concernant le financement des universités provenant de Fredericton seront seulement dévoilés lors du dépôt des crédits budgétaires du ministère de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travai plus tard ce mois-ci.
L’Université de Moncton assure tout de même que les opérations régulières pourront se poursuivre normalement.
«C’est certain que l’université sera financée. On ne sait juste pas trop à quelle hauteur», a précisé le directeur des communications de l’institution, Marc Angers.
Les étudiants sont aussi inquiets quant à la diminution de l’aide financière aux universités. Comme pour leur maison d’enseignement, ils sont aussi sans information à savoir comment ces coupures vont les affecter.
«Tant qu’on n’a pas un peu de clarté du côté du gouvernement là-dessus, c’est sûr que nous sommes un peu dans le néant à savoir où sont les coupures et à quel montant elles se chiffrent», a indiqué la présidente de la FÉÉCUM, Pascale Rioux.
La population étudiante s’attendait déjà à une hausse des droits de scolarité en septembre. Leur compte en banque pourrait donc prendre un coup encore plus dur lors de la prochaine rentrée.
«C’est sûr que c’est une inquiétude chez les étudiants quand on leur a annoncé les coupures au budget provincial. C’est sûr qu’on avait déjà une hausse prévue possible de 5% des droits de scolarité. C’est sûr qu’avec une autre coupure du gouvernement, la facture pourrait être un peu plus salée», a confié Mme Rioux.
La FÉÉCUM compte faire pression sur le gouvernement pour que ce scénario ne se produise pas.
Dans son discours sur le budget, le ministre des Finances, Ernie Steeves, s’était engagé à respecter le protocole d’entente avec les universités qui prévoit une augmentation de 1% relative à la subvention de fonctionnement versée aux universités à dotation publique.
«Cela permettra d’assurer aux étudiants une stabilité en matière de frais de scolarité et d’améliorer la transparence et la reddition de comptes, car des représentants des universités sont maintenant tenus de comparaître devant un comité parlementaire», avait précisé le ministre dans son discours.
Le précédent gouvernement s’était entendu avec trois des quatre universités publiques concernant la hausse de leur financement en janvier 2018. En échange, ces institutions, dont l’Université de Moncton, s’étaient engagées à limiter la hausse de leurs droits de scolarité à 2% par année pour les étudiants inscrits avant 2019.
Le budget de l’Université de Moncton devrait être présenté à la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de l’institution en juin.