La Ville de Moncton veut imposer des critères à l’arbitrage exécutoire régissant les salaires et les conditions de travail de ses pompiers.

Puisque les premiers répondants ne peuvent pas faire la grève pour obtenir une augmentation de salaire ou de meilleures conditions de travail, ils peuvent avoir recours à un arbitrage exécutoire, où les parties en litige conviennent à l’avance de se plier aux décisions d’un tiers impartial.

Selon une étude provinciale présentée lors du conseil municipal de Moncton, lundi, un pompier de première classe gagnait un salaire annuel de 51 488 $ en 2004 tandis qu’en 2019, il gagne 88 124 $. Cela représente une augmentation de 71% sur une période de 15 ans. Au cours de la même période, l’Indice des prix à la consommation a augmenté de 27,5 %.

La Ville de Moncton veut que des modifications soient apportées à la Loi sur les relations industrielles pour resserrer les critères de l’arbitrage exécutoire. Entre autres, elle demande qu’une évaluation des finances des municipalités soit réalisée avant qu’un arbitre rende une décision.

En somme, Moncton souhaite que les coûts des services de pompiers et de policiers ne dépassent pas leurs moyens financiers.

L’Association des cités du Nouveau-Brunswick, l’Union des municipalités du Nouveau-Brunswick et l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick font front commun dans ce dossier.

«Ce n’est pas un secret, il y a des défis financiers dans notre province. Et on demande l’aide du gouvernement provincial pour nous aider avec ce problème», a indiqué la mairesse de Moncton, Dawn Arnold.

Pas moins d’une quarantaine de pompiers ont assisté à la séance du conseil municipal. Ils n’avaient pas l’air d’entendre à rire. Glenn Sullivan, président de l’association des pompiers professionnels des Provinces de l’Atlantique, a défendu l’arbitrage exécutoire devant les conseillers municipaux.

«On ne nous donne pas la chance d’en discuter. On nous dit que le système est brisé, mais nous, on ne pense pas que c’est vrai», a lancé M. Sullivan.

Des tensions dans la salle ont mené à des propos incendiaires.

«J’aimerai mieux être dans un immeuble en feu qu’être ici en train d’argumenter à propos de l’arbitrage exécutoire», a lancé M. Sullivan, exaspéré.

Sept des huit cités ont voté pour une modification à la Loi sur les relations industrielles, soit Saint-Jean, Fredericton, Bathurst, Dieppe, Campbellton, Miramichi et Edmundston.

En entrevue à l’issue de la réunion du conseil municipal, M. Sullivan a accusé les conseillers de ne pas faire de vérifications avant d’adopter ce genre de résolution.

Les conseillers, même ceux qui ont voté contre la recommandation, auraient dû poser davantage de questions, selon M. Sullivan.

«L’arbitrage exécutoire ne dicte pas les négociations. L’arbitrage est seulement là pour appliquer ce qui aurait dû arriver pendant les négociations.»

La mairesse Dawn Arnold et les conseillers Blair Lawrence, Charles Léger, Greg Turner, Paulette Thériault et le maire adjoint Pierre A. Boudreau ont voté pour la recommandation.

Les conseillers Brian Hicks, Paul Pellerin et Bryan Butler ont voté contre.

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