Le défilé de Noël de Shippagan sera doté, cette année, d'une zone sensorielle. - Archives
Shippagan: un défilé de Noël plus inclusif
Le défilé de Noël de Shippagan a toujours été pour le grand public, mais parfois, de petits détails comme les lumières clignotantes et la musique forte rendaient l’événement un peu moins accessible pour certaines personnes. Pour la première fois, une zone sensorielle a été prévue pour les personnes sur le spectre de l’autisme.
La zone sensorielle s’échelonnera du Cactus Café jusqu’au Centre Rhéal-Cormier. Contrairement au reste du défilé qui traversera le centre-ville de Shippagan, dans cette zone, le volume de la musique provenant des chars allégoriques sera réduit et les lumières clignoteront un peu moins.
«J’ai été approchée par une membre du comité organisateur du défilé de Noël pour que nous y participions. Je la connais bien, elle a une belle ouverture d’esprit. C’est de là que vient l’idée d’une zone à stimuli réduit», explique Liette Lanteigne, directrice générale du Centre d’excellence en autisme de la Péninsule acadienne.
Une danse adaptée pour les enfants autistes et leur famille précédera le défilé de Noël.
«Il y aura une collation, des photos avec le Père Noël, des cadeaux, de la musique et des lumières, mais de façon réduite. Notre père Noël a reçu un petit cour. Ils sont sensibilisés. Les cloches et les Ho! Ho! Ho! et ainsi de suite peuvent faire peur aux enfants, mais quand le père Noël est sensibilisé, il n’y a pas de problème.»
«Ce n’est pas seulement pour les personnes autistes, mais aussi pour les gens avec l’épilepsie, la maladie Alzheimer, etc.»
L’implantation d’une zone sensorielle marque un grand changement dans l’organisation du défilé de Noël de Shippagan. Jusqu’à l’an dernier, plusieurs familles de jeunes personnes sur le spectre de l’autisme évitaient carrément l’événement.
«Pour les personnes autistes, c’est la surcharge sensorielle qui cause un effondrement autistique. Ici au Centre, nous essayons d’adapter le plus d’événements possible dans la Péninsule acadienne. Il faut éduquer et sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent mieux, mais de plus en plus de personnes sont très ouvertes.»
Selon Liette Lanteigne, l’adaptation ne demande pas aux comités organisateurs de faire de changements majeurs. Il suffit d’éviter d’exposer les gens à une surcharge sensorielle.
«Les gens pensent que l’adaptation est compliquée, mais ce n’est pas si compliqué. Par exemple, au départ, en parlant avec le comité organisateur du défilé, ils croyaient qu’il fallait tout éteindre les lumières et couper le son. Ce n’est pas ça. Il faut faire vivre l’expérience de la parade aux jeunes, il faut juste réduire les stimuli.»
Le Centre d’excellence en autisme de la Péninsule acadienne travaille avec plusieurs autres groupes de la région pour adapter des activités. Par exemple, de nombreuses activités tenues lors du Congé de mars de Caraquet ont été adaptées pour les jeunes sur le spectre de l’autisme.
«On fait beaucoup de sensibilisation et d’éducation, mais de façon générale, on en parle de plus en plus partout. Les gens sont très réceptifs.»