Le député Denis Landry a été l’un des premiers à acheter un billet de la nouvelle loterie Ruée vers l’or du Réseau des complexes jeunesse de la Péninsule acadienne. - Gracieuseté
Loterie de la dernière chance pour les jeunes de la Péninsule
Cri du coeur, dernier espoir, dernier recours… Appelez ça comme vous voulez, mais ça ne change rien à la situation très peu enviable dans laquelle se retrouve aujourd’hui le Réseau des complexes jeunesse de la Péninsule acadienne. Et pour se sortir de ce bourbier, il fait appel à la générosité de la communauté auprès des jeunes.
Une nouvelle loterie Ruée vers l’or, de style 50/50, a été récemment lancée avec l’objectif de recueillir assez d’argent pour rouvrir le plus rapidement possible les cinq centres d’animation jeunesse de Caraquet, de Néguac, de Tracadie, de Shippagan et de Saint-Isidore.
Ils sont fermés depuis août en raison d’un arrêt de financement du gouvernement provincial.
Pour la présidente du Réseau, Nathalie Saulnier, c’est presque une question de survie pour ces centres qui servent notamment à la formation sociale et communautaire de la jeunesse de la région. Chaque année, quelque 300 adolescents bénéficient des services offerts à ces locaux.
Car elle ne le cache pas: cette sollicitation est aussi un sondage qui permettra de savoir si la communauté de la Péninsule acadienne veut vraiment appuyer sa jeunesse.
«Si cette loto ne fonctionne pas, nous allons terminer les projets en cours et peut-être cesser nos activités. Ce serait tellement triste d’en arriver là. Les jeunes, c’est ce qui nous tient à coeur. On ne peut pas arrêter comme ça», dit-elle, les larmes aux yeux.
Ce «cri du coeur», comme elle l’appelle, semble avoir déjà obtenu une oreille attentive. Plusieurs municipalités et personnalités publiques de la Péninsule acadienne ont annoncé qu’elles allaient acheter leurs billets hebdomadaires (au coût de 2$). Également, une vingtaine de commerçants ont accepté de placer une boîte de la loterie chez eux.
Le but est d’obtenir 200 participants par boîte par semaine, donc un revenu de 8000$, dont la moitié ira au gagnant du tirage. Le Réseau donne un mois aux gens pour s’inscrire et la première pige du numéro gagnant sera effectuée le lundi 2 mars.
«Nous aurions pu baisser les bras. Mais dans la Péninsule acadienne, comme nous n’avons pas de grandes villes, les options pour les jeunes ne sont pas nombreuses. Nos centres sont une chance pour eux d’obtenir de la formation, de monter des activités et de réaliser des projets qui les formeront en tant que prochains leaders de nos communautés. Ils ne viennent pas là seulement pour s’amuser. Ils se réunissent, prennent des décisions. On leur offre un endroit où aller et pour se rassembler», explique la présidente.
La porte-parole a indiqué que toutes les options avaient été évaluées pour sauvegarder ce service et que l’autosuffisance financière était la seule avenue possible à la suite du retrait de l’aide gouvernementale. Selon la somme recueillie, il sera possible de rouvrir partiellement – et le plus rapidement possible – ces cinq centres avant d’en arriver à cibler cinq jours par semaine.
«On fait ça pour les jeunes. On veut bien les encadrer, car ils sont notre futur. Plus on leur donne des outils de leadership et de bonnes valeurs, moins ils sont laissés à eux-mêmes. Nous avons de beaux projets, nous avons de belles histoires à succès. Mais sans argent, ce n’est plus possible», reprend Nathalie Saulnier, qui ajoute qu’une formule semblable connaît beaucoup de succès dans la région de Miramichi.
Le Réseau des complexes jeunesse de la Péninsule acadienne a été fondé en 2003 et a réalisé plusieurs projets importants.
Outre les cinq centres d’activités jeunesse, «Capital humain» est une étude mise en place en 2003 sur les finissants des écoles polyvalentes de la région en plus de Chaleur et Dalhousie, «Accro au bénévolat» a permis à plus de 300 jeunes à donner des heures à diverses organisations depuis 2011, «Acadie plusieurs couleurs» a assuré l’acquisition d’imprimantes 3D dans les quatre polyvalentes de la région où chacune devait réaliser un morceau d’une oeuvre commune, en plus du projet «Art urbain» qui produira diverses oeuvres au parc de planches à roulettes de la Municipalité régionale de Tracadie.