Les représentants des chômeurs de l’Acadie et du Québec applaudissent l’intention du gouvernement fédéral de créer un programme d’assurance-emploi du 21e siècle.

Leurs attentes étaient élevées avant la présentation du discours du Trône à Ottawa et ils n’ont pas été déçus.

Le discours préparé par le gouvernement de Justin Trudeau et lu par la gouverneure générale Julie Payette, mercredi, contenait plusieurs paragraphes sur l’aide aux travailleurs et l’assurance-emploi à l’ère de la Covid-19.

«Cette pandémie a montré que le Canada a besoin d’un régime d’assurance-emploi adapté au 21e siècle, y compris pour les travailleurs autonomes et les personnes qui travaillent dans l’économie à la demande», a indiqué le gouvernement dans son discours.

Cette déclaration et d’autres au sujet de l’assurance-emploi ont été interprétées par les représentants des chômeurs comme une promesse de réformer cet important programme.

«Ça m’a surpris lorsque (le gouvernement) a parlé d’une assurance-emploi du 21e siècle», a confié Fernand Thibodeau du comité Aide et soutien aux travailleurs et travailleuses des secteurs saisonniers.

«Je trouve que le gouvernement a quasiment le même langage que nous autres.»

Le porte-parole du Conseil national des chômeurs et des chômeuses, Pierre Céré, a constaté quant à lui que le «gouvernement (était) sur la bonne voie».

«On ne peut que penser qu’il s’inspirera des mesures temporaires pour repenser l’assurance-emploi. On ne peut pas se donner un bon système pour un an et revenir à la case départ par la suite», a plaidé M. Céré.

L’assurance-emploi du 21e siècle devrait notamment être moins «bureaucratique» et moins «judiciarisée», selon Fernand Thibodeau.

Ottawa a réitéré son intention de faire rapidement du régime d’assurance-emploi «le seul mécanisme de distribution des prestations d’emploi, y compris pour les Canadiens qui n’y avaient pas droit avant la pandémie.»

«La relance économique étant maintenant bien engagée, les prestataires de la PCU (Prestation canadienne d’urgence) devraient désormais passer au régime d’assurance-emploi», a indiqué Julie Payette.

Le fédéral a aussi souligné la création de la nouvelle Prestation canadienne de la relance économique qui entrera en vigueur le 27 septembre pour les chômeurs qui ne seraient normalement pas admissibles à l’assurance-emploi.

Aide et soutien aux travailleurs aimerait d’ailleurs que cette prestation temporaire devienne permanente afin d’assurer que l’assurance-emploi soit toujours là pour ceux qui en ont besoin.

«La crise de la Covid est mondiale, mais il pourrait y avoir d’autres crises dans la vie. Qu’est-ce qu’on fait? Comment répond-on aux besoins du travailleur?», s’interroge Fernand Thibodeau.

«Si l’assurance-emploi avait été bien établie pour vraiment répondre aux besoins des travailleurs, je pense qu’on n’aurait pas eu besoin d’inventer un autre programme (la PCU)».

Justin Trudeau et son équipe se sont aussi engagés dans le discours du Trône à faire «le plus grand investissement de l’histoire canadienne en formation des travailleurs» afin notamment qu’ils «acquièrent de nouvelles compétences dans les secteurs en croissance» et qu’ils obtiennent «des accréditations».

Ces formations qui peuvent être très utiles pour les jeunes chômeurs ne devraient toutefois pas obliger les travailleurs âgés des industries saisonnières à retourner sur les bancs d’école, affirme M. Thibodeau.

«Si ça peut répondre aux besoins des plus jeunes, je suis complètement d’accord avec ça, mais nos gens des industries saisonnières, est-ce que vraiment ça répond à leurs besoins?»

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