Le premier ministre Blaine Higgs. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau.
Crise du logement: Higgs nie l’existence d’un problème
Toujours aucun répit en vue pour les locataires du Nouveau-Brunswick malgré les demandes répétées des partis d’opposition.
L’opposition continue de réclamer des mesures de la part du gouvernement provincial pour venir en aide aux locataires qui sont aux prises selon elle avec d’importantes augmentations de loyer qui dépassent largement la hausse.
Le gouvernement du premier ministre Blaine Higgs doute cependant de l’existence d’une véritable crise du logement locatif au Nouveau-Brunswick.
Le député libéral Robert Gauvin a donné l’exemple cette semaine, durant la période de questions, d’une mère célibataire qui vient de recevoir «une augmentation de loyer qu’elle ne pourrait pas se permettre.»
«Elle ne sait pas si elle va pouvoir trouver un autre endroit pour se loger», a souligné le porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement social.
Le Parti vert demande aussi au gouvernement d’intervenir pour protéger les locataires contre les hausses de loyer excessives.
«Mes collègues du caucus et moi-même avons entendu certains de nos concitoyens évoquer des augmentations massives de leurs loyers qui les obligent à quitter leurs foyers en pleine pandémie», a déclaré David Coon.
«En période d’état d’urgence, une augmentation de loyer de 50%, c’est injuste.»
Selon Blaine Higgs, ces exemples évoqués par les partis d’opposition et ceux relatés par les médias ne suffisent pas à prouver qu’il y a véritablement un problème en matière de logement locatif.
«Nous ne voyons pas de statistiques qui indiquent qu’il y a un problème», a-t-il dit en admettant qu’il existe peut-être «des cas isolés que nous devrions examiner».
«Nous sommes très intéressés de comprendre l’ampleur du problème», a ajouté le premier ministre sans préciser qui sera chargé d’analyser la situation au sein de son gouvernement et pendant combien de temps.
L’opposition réclame notamment la mise en œuvre d’un système de contrôle des loyers afin de limiter les augmentations excessives.
La ministre de Service NB, Mary Wilson, leur a servi une fin de non-recevoir.
«Le contrôle des loyers ne résoudra pas ce problème. Le contrôle des loyers ne fera qu’aggraver la situation», a assuré Mme Wilson.
À son avis, le Nouveau-Brunswick a plutôt un problème de disponibilité de logements locatifs qui serait aggravé par une réglementation supplémentaire des propriétaires et de leur industrie.
«J’ai parlé à de nombreux promoteurs de la région, dont un qui a un projet de développement de 5,5 millions $ en préparation. Si un contrôle des loyers est mis en place, il ne pourra pas le réaliser. Il ne pourra pas le faire», a prévenu la ministre.
«Ce dont nous avons besoin, c’est de plus de développement», a-t-elle dit sans indiquer si son gouvernement entend agir pour promouvoir la construction de logements locatifs.