La polyvalente W.-A. Losier de Tracadie. - Archives
Budget en immobilisation: les écoles du Nord-Est loin dans les priorités
Le budget en immobilisations dévoilé par le gouvernement Higgs mardi fait craindre le pire au Conseil d’éducation du District scolaire francophone Nord-Est. Selon la présidente Ghislaine Foulem, les priorités scolaires «risquent de ne pas voir le jour dans les 20 prochaines années si la tendance se maintient».
L’organisation couvrant le territoire du Restigouche, de Chaleur et de la Péninsule acadienne a réagi aux intentions de Fredericton pour la prochaine année et elle n’est pas rassurée par ce qu’elle constate.
«Malgré une augmentation du budget global en infrastructure, les maigres sommes destinées aux infrastructures en éducation (73 millions $) risquent de ne pas être au rendez-vous encore une fois pour les réalités de notre région, le Nord-Est. Le financement rattaché aux infrastructures scolaires a fondu de près de moitié au cours des dernières années, des montants nettement insuffisants pour voir au bon maintien de nos écoles», a fait remarquer Mme Foulem.
La porte-parole tient compte des besoins jugés urgents de financement pour mener à bien les projets «mi-vie», d’agrandissement et d’aménagement dans plusieurs des écoles du territoire.
«Nos deux projets prioritaires, soit la finalisation du projet mi-vie de l’école W.-A. Losier de Tracadie et l’agrandissement de l’école Marguerite-Bourgeoys de Caraquet, demeurent loin dans les priorités du ministère (18e et 49e rang respectivement)», mentionne Ghislaine Foulem.
«Le projet mi-vie de l’école W.-A. Losier, qui devait être terminé cette année, a été mis sur la glace par le gouvernement et a pris deux ans de retard. La dernière phase du projet prévoyait l’aménagement de locaux pour abriter les bureaux administratifs du DSFNE. Pendant ce temps, il en coûte près d’un quart de million par année aux contribuables en frais de location pour des bureaux. Au rythme de l’avancement des travaux, nous estimons qu’il aura fallu environ 10 ans pour que le projet de l’école W.-A. Losier soit complété. Pendant cette période, les coûts défrayés pour la location de bureau s’élèveront à près de 2,5 millions $. Cette somme aurait été de meilleure utilité dans nos écoles.»
Les membres du Conseil d’éducation du District scolaire francophone Nord-Est se disent inquiets devant le peu d’avancement des priorités. La vision proposée par la Fredericton leur fait craindre que le Nord-Est n’a pas fini de souffrir de sous-financement en matière d’infrastructures par rapport à ses besoins en raison du vieillissement de ses écoles et du besoin criant dans certains cas d’un agrandissement, d’un réaménagement ou d’une mise à niveau.
Mme Foulem ajoute que la vision du budget d’immobilisation propose un financement des infrastructures scolaires plus faibles qu’auparavant, un financement qui était déjà beaucoup trop bas pour les besoins actuels, fait-elle part.
«L’approche préconisée par le gouvernement pour le financement des infrastructures scolaires nous laisse présager qu’il prendra plusieurs décennies avant d’obtenir le financement nécessaire pour la mise à niveau de nos infrastructures vieillissantes, un obstacle important au développement des communautés rurales du Nord-Est», fulmine la présidente.
Une nouvelle école à Fredericton
Si l’argent est loin de tomber du ciel pour les écoles du Nord-Est, la situation est différente ailleurs. C’est le cas à Fredericton, où la construction d’une école anglophone flambant neuve débutera l’an prochain.
La nouvelle école sera construire dans le secteur du lac Killarney pour les élèves de la maternelle à la cinquième année.
Le gouvernement provincial explique que l’école contribuera à réduire la surpopulation sur la rive nord de Fredericton, surtout dans les écoles Gibson-Neil et Park Street.
«L’espace d’enseignement dans ces écoles n’est pas utilisé comme prévu et il ne répond pas aux besoins de la population scolaire actuelle. De plus, il n’est plus possible d’ajouter d’autres classes modulaires», peut-on lire dans un communiqué.
Le projet a été jugé la priorité la plus importante cette année au moyen du processus de planification et d’évaluation des immobilisations du ministère, selon l’outil connu comme l’analyse quadruple bilan.