L’avenir des universités et des collèges n’a pas eu droit à une seule ligne dans le long discours du ministre des Finances Ernie Steeves. Collèges et universités n’ont pas été particulièrement gâtés par le gouvernement Higgs.

Pour 2021-2022, la province prévoit allouer aux affaires postsecondaires 3,1 millions $ de plus que lors du budget précédent. L’aide aux universités progresse de 0.9% et les subventions destinées au Collège communautaire sont en hausse de 0.8%, tandis que l’aide financière aux étudiants reste inchangée.

Plus tôt ce mois-ci, le ministre responsable de l’enseignement postsecondaire, Trevor Holder, avait déjà laissé entendre qu’il ne s’agissait pas de la priorité de son gouvernement.

«Le secteur postsecondaire ne sera ni négligé ni sous-évalué, mais ce n’est pas non plus le seul secteur qui a connu des difficultés», écrivait-il dans une lettre adressée à la Fédération des associations de professeures et professeurs d’université du Nouveau-Brunswick.

Les doléances de la New Brunswick Student Alliance, qui demandait notamment la mise en œuvre d’un programme d’aide financière pour les étudiants internationaux et la suppression de la part provinciale des taux d’intérêt sur les prêts étudiants, n’ont pas été entendues.

Laissés pour compte

Dans un communiqué, Alex Arseneau, président de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) déplore que les universités aient été «laissées de côté». «Nous sommes inquiets, mais non surpris, de l’indifférence de ce gouvernement envers les institutions universitaires», commente-t-il.

«Le gouvernement conservateur continue de faire la sourde oreille face au problème du sous-financement des établissements postsecondaires de la province. Si le gouvernement estime avoir une augmentation de ses dépenses à cause de la pandémie, les universités ont elles aussi besoin d’amortir leurs coûts, et ce, souvent sur le dos des personnes étudiantes.»

Les deux dernières années ont été particulièrement dures pour une partie des étudiants de l’Université de Moncton qui ont subi deux augmentations consécutives de 8% de leurs frais de scolarité.

Le président de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton, Mathieu Lang, n’est pas plus satisfait.

«C’est soulagement qu’il n’y ait pas eu de gel du financement. Mais dans les faits, lorsqu’on tient compte de l’inflation, de la progression des salaires et du coût de l’énergie, une faible hausse équivaut à une compression.»

Il craint que cela ne se traduise par une augmentation des droits de scolarité et le non-remplacement de membres du personnel académique aux dépens de la qualité de l’enseignement.

«On se retrouve avec moins de ressources, on fragilise encore plus l’accessibilité des études postsecondaires. C’est un manque de vision de la part du gouvernement provincial quant au rôle de nos institutions pour la relance économique, la préparation des jeunes au marché du travail, estime Mathieu Lang. Le Nouveau-Brunswick n’a pas le luxe d’être à la traîne. Dans la nouvelle économie, il faut être créatif, innovateur, miser sur la recherche.»

Notons que l’Université de Moncton devra bientôt reprendre les pourparlers avec la province alors que l’entente de financement pluriannuelle se termine cette année.

L’herbe est-elle plus verte ailleurs? En Nouvelle-Écosse, le gouvernement a accordé le mois dernier une enveloppe de 25 millions $ à ses universités pour soulager les impacts liés à la pandémie. L’inverse s’est produit en Alberta, où l’équipe au pouvoir a choisi une réduction draconienne de 5,4% du budget de l’enseignement postsecondaire.

Le CCNB espérait plus

«Ce qui est positif, c’est qu’il n’y a pas de coupure malgré le contexte actuel», analyse Pierre Zundel, le président-directeur général du CCNB.

M. Zundel souhaite que les augmentations salariales annoncées pour les éducateurs et éducatrices à la petite enfance et les travailleurs des foyers de soins et des soins à domicile attirent davantage de jeunes gens vers ces formations. Il voit aussi d’un bon œil les efforts financiers en faveur du développement des réacteurs nucléaires modulaires, dans lequel – espère-t-il – pourrait s’impliquer la division de Fabrication de pointe du Réseau CCNB-INNOV.

Le PDG aimerait toutefois voir Fredericton jouer un plus grand rôle en matière de projets d’infrastructure (le CCNB souhaite la construction d’un nouveau campus à Bathurst) et qu’il rétablisse les fonds destinés aux programmes de santé mentale pour les étudiants. «C’est au niveau des services d’appui aux étudiants que les besoins sont les plus criants», souligne Pierre Zundel.

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