Samuel LeGresley, de Moncton, a décidé d’inciter les gens de son voisinage à laisser pousser leur gazon pendant le mois de mai pour encourager la biodiversité et le travail des insectes pollinisateurs. - Gracieuseté
En mai, oubliez la tondeuse et aidez les insectes pollinisateurs!
Un citoyen de Moncton incite son voisinage à ne pas tondre le gazon pendant le mois de mai pour donner un coup de pouce aux insectes pollinisateurs et pour encourager la biodiversité.
Samuel LeGresley, un citoyen de Moncton, veut encourager les gens à aider l’environnement, et il dit qu’il peut être assez facile de le faire.
«Ce sont des enjeux qui sont souvent plus gros que nous-mêmes, mais des fois ça commence dans notre cour arrière. Juste le fait de ne pas tondre au mois de mai, si tout le monde dans la ville le fait, ça aurait un impact assez important», dit-il.
Le fait de laisser pousser son gazon favorise le transport de pollen par des organismes, et aide diverses espèces de plantes à se répandre.
Il a donc préparé un petit nombre d’affiches pour son initiative «Pas tondue en mai» pour son voisinage, le secteur de Garden Hill à Moncton. Il a rapidement réalisé qu’il devait en produire davantage. Il songe à contacter une imprimerie pour répondre à la demande.
Des projets similaires ont déjà été organisés dans plusieurs grandes villes canadiennes. L’idée lui est venue de le faire dans son voisinage après avoir vu des affiches électorales municipales qui sont de plus en plus nombreuses à Moncton.
Bien qu’il ait choisi de donner ces affiches, M. LeGresley encourage les gens à lui faire un don par transfert électronique afin d’en faire «un plus gros mouvement».
S’il parvient à recueillir suffisamment de dons, il songe aussi à préparer des mélanges de semences qui produiront des plantes susceptibles d’aider ces insectes pollinisateurs.
Une bonne cause
Gaétan Moreau, professeur au département de biologie à l’Université de Moncton et expert en entomologie et en écologie des insectes, affirme que ce genre d’initiative peut réellement aider les insectes pollinisateurs en laissant fleurir les pissenlits et autres fleurs.
«Surtout cette année, c’est une année particulière. Vu qu’il fait chaud et qu’il n’y a plus de neige, il y a des insectes qui vont commencer à sortir très tôt, donc il y a encore plus de chance qu’on ait des organismes qui soient affamés. Il se pourrait que nos pollinisateurs se trouvent un peu dans le pétrin parce qu’on a une pré-saison qui est plus longue.»
Les plantes qui les nourrissent ne seront peut-être pas au rendez-vous en même temps, puisque beaucoup d’entre elles dépendent de la durée de l’exposition au soleil, selon Gaétan Moreau.
En plus de l’abeille européenne élevée par des apiculteurs pour son miel, d’autres pollinisateurs sont aussi encouragés par une abondance de fleurs. En ville, on retrouve davantage de bourdons.
«Ce sont des insectes fantastiques, c’est mon insecte favori, c’est pas compliqué», dit Gaétan Moreau, qui n’hésite pas à faire l’éloge des bourdons: bénéfiques pour leur environnement, vaillants, actifs du début à la fin de la saison, adaptés au froid… Et ils ne piquent que très rarement.
«Ils sont très, très gentils. Moi, je les flatte du bout du doigt», dit le professeur.
Une mise en garde
Si un gazon long et fleurissant favorise la pollinisation, l’humidité qui s’y retrouve est aussi susceptible de favoriser la croissance d’autres espèces moins désirables.
Les tiques sont plus fréquentes là où une longue pelouse rejoint l’ombre des arbres.
«Mais ce ne sont pas les tiques que je crois qui vont être un problème. Je sais qu’il y a plein de gens qui détestent – le mot est faible – les perce-oreilles.»
Ces insectes, inoffensifs mais désagréables, peuvent profiter d’un gazon long près des maisons pour s’infiltrer à l’intérieur par n’importe quel orifice.
«Si on décide de ne pas couper le gazon pour donner un coup de pouce aux pollinisateurs, je passerais quand même le taille-bordures autour de la maison et de la galerie, tous des endroits où les perce-oreilles vont se regrouper», explique l’expert.