Dale Hicks est l'un des instigateurs du projet Marée Montante. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Moncton: Marée Montante accueillera ses premiers locataires cet été
Le projet d’habitation de l’organisme Marée Montante est au centre de l’attention depuis plusieurs mois, beaucoup comptent sur l’initiative pour s’attaquer à la crise de l’itinérance qui perdure au centre-ville de Moncton.
L’objectif d’aménager 160 unités de logements abordables d’ici à 2023 est en bonne voie. C’est ce qu’assure Dale Hicks l’un des trois instigateurs du projet qui vise à offrir un chez-soi à la clientèle des refuges pour sans-abris de la ville et les aider à quitter la rue.
L’organisme à but non lucratif devrait prochainement faire l’acquisition de trois immeubles pour les convertir en maisons de chambres comptant au total 24 unités. Si tout se déroule comme prévu les premiers occupants emménageront au cours de l’été. Il reste à finaliser l’accord de vente des trois propriétés dont l’adresse ne sera pas rendue publique.
«Ça devrait être arrangé d’ici quelques jours. Il reste de petits détails à régler pour que l’on puisse progresser, affirme Dale Hicks. Une fois que les contrats seront signés, les équipes de constructions s’occuperont des rénovations.»
À cela s’ajoutera la création de 38 logements de transition modulaires avant la fin de l’année.
Les locataires paieront au maximum 30% de leurs revenus pour y vivre et bénéficieront de l’aide d’un gestionnaire de cas. Une personne-ressource d’entraide résidera dans le logement pour assurer la supervision.
«Ce serait comme un grand frère qui veille sur la propriété, gère les problèmes, s’assure que les choses ne dégénèrent pas, précise M. Hicks. Pour aller de l’avant, certains locataires devront suivre un soutien en santé mentale ou un traitement de dépendances, on doit faire en sorte que ce soit mis en place et qu’ils obtiennent l’aide dont ils ont besoin.»
Autre nouvelle, Myriam Mekni a été récemment nommée directrice générale de l’organisme. Mme Mekni a dirigé l’Association multiculturelle du Grand Moncton (MAGMA) au cours des quatre dernières années, elle entrera en poste lundi prochain.
Une de ses premières missions sera de définir plus précisément les critères d’admissibilité à l’accès aux logements.
L’équipe de Marée Montante a notamment entamé des discussions à ce sujet avec le Carrefour pour femmes, le programme d’intervention de rue ReConnect du YWCA, le refuge Maison de Nazareth, Youth Impact ou la clinique Salvus.
«Nous voulons nous assurer de ne pas créer de problèmes dans le voisinage», indique M. Hicks.
Le président du Food Dépôt Alimentaire travaille sur l’initiative depuis plus deux ans avec Debbie McGinnis, directrice générale de Centraide Moncton, et Johanne Murray, directrice de la John Howard Society, pour tenter de contrer les problèmes croissants de pauvreté à Moncton. Le projet a reçu l’appui financier du gouvernement fédéral à hauteur de 3,4 millions $, du gouvernement provincial (6 millions $ sur trois ans) et de la Ville de Moncton (6 millions $ sur trois ans) pour sa réalisation.
La mairesse de Moncton nouvellement réélue compte sur cette dépense pour atteindre son objectif de mettre fin à l’itinérance à Moncton d’ici quatre ans. Le cofondateur de Marée Montante reste dubitatif face à une telle affirmation.
«Certaines personnes ne veulent pas être logées dans une maison ou un refuge et préfèrent rester dans une tente quelque part. On ne peut pas forcer les gens. C’est un objectif noble et ambitieux, mais je ne crois pas que ça arrivera.»