Alors que les délibérations sur la réforme de la gouvernance locale tirent à leur fin et que le ministère se prépare à publier son plan final sur la réforme en novembre, certaines communautés prévoient déjà fusionner, selon le ministre Daniel Allain.

Le ministre des Gouvernements locaux et de la réforme de la gouvernance locale poursuit ses consultations sur la réforme. L’idée des amalgamations entre municipalités et districts de services locaux (DSL) est plutôt bien accueillie à certains endroits, selon lui.

«J’ai des DSL comme Grande-Digue et Dundas qui m’ont déjà dit quelles communautés ils aimeraient joindre. Il y a des municipalités qui ont de la place pour accueillir des DSL. Il y a aussi des DSL qui peuvent peut-être se regrouper ensemble.»

Daniel Allain tient toutefois aux critères de viabilité mentionnés dans son livre vert, soit que chaque nouvelle communauté devrait avoir au moins 4000 habitants et une évaluation foncière totale d’au moins 200 millions $.

De très petites localités n’auraient donc pas le choix de rejoindre les rangs d’une municipalité.

Ces options ne plaisent pas à tout le monde. Odette Babineau, présidente du Comité consultatif du DSL de Pointe-du-Chêne, affirme que sa communauté est trop éloignée d’autres DSL pour pouvoir se regrouper avec eux.

La population de Pointe-du-Chêne dépend du tourisme saisonnier et varie entre 800 résidents permanents et quelque 4000 résidents temporaires pendant l’été, selon Mme Babineau. L’évaluation foncière de la petite communauté serait d’environ 175 millions $.

«Si on se rattachait à Shediac Cape, on aurait 300 millions $ en évaluation foncière, donc on pourrait être un village incorporé, mais on a conclu que c’était un trop grand territoire.»

Pointe-du-Chêne est située entre la ville de Shediac et la communauté rurale de Beaubassin-est, mais Odette Babineau préfèrerait éviter que sa communauté soit fusionnée à l’une de ces deux entités.

Elle craint une perte de représentativité de sa communauté puisque les conseillers généraux de Shediac sont élus pour représenter toute la population, et pas seulement un quartier en particulier.

Elle estime que plusieurs résidents de sa communauté partagent son opinion.

«Je suis moins aligné à Mme Babineau, dit toutefois le ministre Daniel Allain. La plupart des résidents à qui j’ai parlé sont prêts à se joindre à une des municipalités.»

Il affirme qu’il veut continuer à «tâter le pouls» des communautés qui n’ont pas encore fait leur choix, mais qu’il n’a pas l’intention d’attendre indéfiniment. Il entend publier un livre blanc sur la réforme de la gouvernance locale en novembre, qui contiendra un plan définitif pour la structure des municipalités.

«Il faut adhérer à nos objectifs aussi: réduire le nombre d’entités et s’assurer qu’elles sont viables.»

Des préoccupations

Des représentants de certains DSL de Kent et du sud-est du Nouveau-Brunswick ont participé à une nouvelle consultation avec le ministre mercredi soir.

Gilles Cormier, conseiller de la communauté rurale de Beaubassin-est, soutient que les fusions de communautés peuvent créer des tensions.

Le conseil de Beaubassin-est a traversé quelques années houleuses depuis que cette communauté rurale s’est incorporée en 2006. La nouvelle municipalité avait été victime d’un «manque d’accompagnement» de la part du gouvernement, selon lui.

Il a invité le ministre à s’assurer que cela ne se reproduise pas.

«Il faut que le ministère mette en place des ressources humaines et financières pour accompagner ces nouvelles entités-là.»

Face aux préoccupations de plusieurs personnes quant à une augmentation du taux de taxes dans les DSL, le sous-ministre adjoint Ryan Donaghy a affirmé que d’éventuelles hausses de taux d’imposition seront probablement étendues sur une période de cinq ans pour éviter un choc soudain.

Il a aussi affirmé que les résidents n’auront pas à payer pour les services des municipalités qu’ils n’utilisent pas.

Odette Babineau, qui était aussi présente à la consultation, a critiqué le ministre sur le processus de consultation, qu’elle a qualifiée de rapide.

En raison du retour de l’état d’urgence, cette rencontre s’est déroulée par visioconférence même si elle avait été prévue en présentiel.

«Des gens de nos communautés ne se sentent pas comme s’ils ont eu la chance d’interagir, de poser des questions et d’avoir des réponses», a-t-elle exprimé.

Elle a demandé au ministre si les résidents allaient avoir l’option de voter sur ces réformes.

Sans répondre directement à sa question, Daniel Allain a écarté cette possibilité.

«Ça fait 26 ans qu’on parle de la réforme de la gouvernance. Dans la dernière année, selon moi, les gens ont eu assez de temps.»

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