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Territoires non cédés: Blaine Higgs confronté par deux de ses ministres
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, fait face à une tempête qui prend de l’ampleur concernant la nouvelle politique de son gouvernement sur la reconnaissance des terres autochtones, et une partie de l’opposition vient de son propre conseil des ministres.
Une série de courriels ayant circulé révèle que le ministre de l’Éducation Dominic Cardy et la ministre des Transports Jill Green ont écrit au premier ministre le 15 octobre pour déplorer que la nouvelle politique provoque des conflits inutiles et « crée l’impression d’un gouvernement renforçant intentionnellement le comportement raciste ».
La politique, qui avait été annoncée seulement un jour plus tôt par le procureur général Hugh Flemming, interdit aux employés du gouvernement de faire des déclarations de reconnaissance territoriale autochtone – affirmer que l’on est « en territoire non cédé » d’une Première Nation.
Il est devenu courant un peu partout au Canada que des politiciens et d’autres acteurs commencent des événements en déclarant qu’ils se trouvent sur des territoires non cédés de divers peuples autochtones.
Au Québec, le Canadien de Montréal a décidé récemment d’annoncer avant le début des matches que son organisation reconnaît la Nation mohawk pour son hospitalité sur son territoire traditionnel et non cédé. Le gouvernement du Québec a dit croire que l’équipe de hockey faisait probablement erreur en adoptant une telle approche.
La nouvelle politique du Nouveau-Brunswick stipule que les employés peuvent faire référence au territoire ancestral, mais ne pas utiliser des termes comme « non cédé ».
M. Flemming a cité une revendication de titre déposée l’année dernière par les chefs Wolastoqey de la province, comme la raison de la nouvelle politique. Mais Mme Green et M. Cardy ont affiché leur opposition et ont déclaré que la politique ne faisait rien pour réduire les tensions autour du dossier des Premières Nations.
« Cette note est la chose la plus éloignée d’une approche sensible d’une question délicate, ont-ils écrit. Des actions comme celle-ci rendent impossible de parler avec nos électeurs des Premières Nations dans une position de respect. »
Le courriel indiquait ensuite que la politique devait être annulée et que des excuses appropriées devaient être présentées. Cependant, les deux ministres ont été convoqués à une réunion plus tard dans la journée avec le premier ministre, et un courriel ultérieur a qualifié la réunion de « productive ».
M. Cardy n’était pas disponible pour une entrevue mardi. Le premier ministre a déclaré mardi que les deux ministres s’étaient excusés d’avoir envoyé le courriel en question. Il a indiqué qu’une réunion du caucus avait eu lieu le 19 octobre pour discuter des questions autochtones dans la province.
La ministre des Affaires autochtones, Arlene Dunn, a publié une note après cette réunion, affirmant que son ministère avait procédé à un examen complet de toutes les initiatives avec les Premières Nations pour s’assurer que la province respecte ses obligations et que des réunions avec les Premières Nations seraient organisées après la conclusion de cette révision.
Mais la cheffe de la nation malécite de Madawaska, Patricia Bernard, a déclaré que le travail de Mme Dunn n’incluait aucune consultation. « Ils parlent et font des choses à notre sujet, sans nous », a déclaré Mme Bernard dans une entrevue mardi.
Mme Bernard a applaudi les deux ministres pour s’être exprimés de la sorte et a appelé à des excuses de la part du premier ministre. M. Higgs a déclaré qu’il n’avait aucune raison de s’excuser.