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La pandémie, un tremplin vers une réforme de l’assurance-emploi?
Les programmes d’aide temporaires mis en place par Ottawa au début de la pandémie ont eu pour effet d’aider financièrement des millions de personnes au pays. Un groupe demande au gouvernement fédéral de garder le pied sur l’accélérateur pour qu’il entame une réforme du programme de l’assurance-emploi.
Le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), basé au Québec, mais qui regroupe aussi l’organisme Aide et soutien aux travailleuses et travailleurs des secteurs saisonniers, basé dans la Péninsule acadienne, trouve dommage que le gouvernement Trudeau n’ait pas profité du Discours du Trône pour faire part de ses intentions. Les mots «assurance-emploi» et «chômage» n’ont pas été prononcés mardi par la gouverneure générale du Canada, Mary Simon.
«Nous aurions souhaité un signal. La réforme de l’assurance-emploi est un enjeu majeur, mais on n’en entend pas encore parler. Il faut mettre en marche une réforme pour moderniser le programme et le rendre plus juste et accessible», a déclaré Pierre Céré, porte-parole du CNC, par voie de communiqué.
Au printemps 2020, le gouvernement fédéral a assoupli ses critères d’adhésion aux différents programmes d’assurance-emploi. Les travailleurs ont pu notamment bénéficier d’un crédit de 300 heures, ce qui signifie qu’ils devaient seulement accumuler 120 heures d’heures assurables, au lieu des 420 heures exigées. Cette exigence a disparu à la fin septembre pour être remplacée par une exigence uniforme de 420 heures jusqu’au 24 septembre 2022.
Le plancher hebdomadaire des prestations, qui a aussi été fixé à 500$ en temps de pandémie, a été revu à la baisse pour s’établir à 300$.
De plus, le gouvernement fédéral créé trois nouveaux programmes d’aide pour soutenir ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de la COVID-19. Pour être éligible à ces prestations, un travailleur doit avoir gagné au moins 5000$ en 2019, 2020, ou au cours des 12 mois précédents la date de leur demande.
«Pour répondre aux défaillances mises en lumière par la crise, le gouvernement fédéral a mis en place d’importants programmes de soutien du revenu et des assouplissements à l’assurance-emploi. Toutefois, ces mesures demeurent temporaires, et certaines sont déjà terminées, laissant notamment les travailleurs et travailleuses autonomes sans filet social. Il ne faut pas tourner la page: il faut mettre en œuvre une réforme permanente, élargissant la couverture et améliorant les protections » a ajouté Pierre Céré.
L’Acadie Nouvelle a contacté Emploi et Développement Canada pour en connaître plus sur les intentions du gouvernement.
«Le gouvernement s’est engagé à mettre en place un régime d’assurance-emploi adapté au XXIe siècle, y compris pour les travailleurs autonomes et les personnes qui travaillent dans l’économie à la demande. Toutefois, nous continuons d’ajuster nos programmes actuels comme priorité afin d’aider les Canadiens pendant la pandémie», nous a-t-on répondu par courriel.