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Prix de l’essence: Higgs demande à l’opposition de l’appuyer pour éliminer temporairement la taxe sur le carbone
Le premier ministre Blaine Higgs affirme en entrevue qu’il est prêt à cesser de percevoir la taxe sur le carbone du N.-B. pour trois mois et qu’il demande l’appui des autres partis provinciaux.
En réponse à la hausse du prix de l’essence, Blaine Higgs propose de cesser de percevoir la taxe sur les produits émetteurs de carbone pendant trois mois.
Suite à cela, la situation pourrait être réévaluée chaque mois, avance-t-il.
La taxe sur le carbone du Nouveau-Brunswick est de 8,84 cents par litre d’essence cette année.
Blaine Higgs affirme que le Nouveau-Brunswick dispose de sa propre loi sur la tarification du carbone, et que la province peut donc suspendre temporairement cette taxe de son propre chef.
Toutefois, les exigences du gouvernement fédéral prévoient une augmentation de cette taxe à environ 11 cents par litre d’essence dès le 1er avril.
Blaine Higgs a l’intention d’aborder la question avec le gouvernement fédéral et les autres premiers ministres provinciaux lors de la prochaine réunion du Conseil de la fédération jeudi.
«Est-ce que le gouvernement fédéral appuierait cela? J’imagine que si les autres parties l’appuient, ça aurait beaucoup de poids pour assurer que ça arrive», dit le premier ministre.
Blaine Higgs admet qu’il est «peu probable» que les prix d’essence reviennent à un niveau normal d’ici trois mois. Cette période permettrait toutefois à la province de «mettre un plan en place», selon lui.
L’Acadie Nouvelle a contacté les chefs des autres partis politiques provinciaux représentés à l’Assemblée législative.
Kris Austin, chef du People’s Alliance, affirme qu’il appuierait cette idée.
«Nous avons besoin d’un vrai répit à la pompe qui entraînera une baisse d’au moins 10 cents le litre», dit-il.
David Coon, chef du Parti vert, affirme que la période de trois mois est trop longue, et que la province devrait plutôt négocier avec le gouvernement fédéral pour suspendre la TVH sur les produits d’essence jusqu’à ce que le prix de l’essence diminue à nouveau.
«Dans l’intérim, il devrait suspendre la taxe sur l’essence provinciale pour un mois pendant qu’il négocie avec le fédéral et utiliser une partie du surplus pour la couvrir.»
Il estime aussi que le N.-B. doit négocier une augmentation du remboursement de la TVH pour les personnes à faible revenu pendant cette période.
Roger Melanson, chef par intérim du Parti libéral, affirme que le premier ministre tente de «détourner toute responsabilité» en proposant une solution «qui n’implique pas la province financièrement».
D’après lui, au lieu de cesser de recueillir les revenus de la taxe sur le carbone – qui servent en partie à financer des initiatives écologiques – la province devrait plutôt réduire sa propre taxe sur le carburant, qui est plus élevée que la taxe sur le carbone à 10,87 cents par litre d’essence.
«Les profits vont directement dans les poches du gouvernement provincial. L’élimination de la taxe provinciale sur l’essence aurait un impact plus important à la pompe et ne priverait pas d’argent l’atténuation des changements climatiques.»
Et le surplus, dans tout ça?
Blaine Higgs affirme que le surplus de fin d’année anticipé de 488 millions $ ne peut pas servir à financer une baisse temporaire de la taxe provinciale sur les carburants et que la valeur réelle du surplus sera probablement beaucoup moins élevée en fin d’année.
Il affirme aussi que le budget 2022-2023, qui sera publié le 22 mars, contient des investissements significatifs dans des domaines «critiques»
Roger Melanson estime que le gouvernement sous-estime «une fois de plus» ses revenus «délibérément».
«Je crois que les millions de dollars en revenus de la taxe sur le carburant que le gouvernement n’a pas inclus dans son budget devraient être remis aux Néo-Brunswickoises et aux Néo-Brunswickois.»
Le premier ministre affirme pour sa part que les revenus du N.-B. ne permettent pas d’éliminer la taxe provinciale sur l’essence comme l’a fait l’Alberta lundi, puisque le N.-B. prélève une taxe en fonction du volume d’essence vendue et non en fonction de son prix, contrairement à l’Alberta.
«Nous ne sommes pas dans la même situation que l’Alberta où leurs revenus proviennent du pétrole brut. Et avec la TVH, ce qu’on a vu chaque fois qu’on a une augmentation du prix de l’essence, c’est une baisse correspondante de l’utilisation de l’essence.»
Il affirme que les revenus de la TVH sont difficiles à prévoir puisque la province les reçoit du gouvernement fédéral avec un an de décalage.
«Mais si le gouvernement fédéral veut participer avec une réduction générale de la TVH, nous serions certainement ouverts à examiner cela avec eux. »