Louis-Philippe Gauthier, directeur provincial de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. - Archives
Budget fédéral: Ottawa doit s’attaquer à la pénurie de main-d’oeuvre, selon la FCEI
Les petites et moyennes entreprises du Nouveau-Brunswick sont durement frappées par la pénurie de main-d’œuvre, d’après la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, qui espère voir le gouvernement fédéral passer à l’action sur cet enjeu lors de la publication de son budget jeudi.
Louis-Philippe Gauthier, directeur de la FCEI pour le N.-B., affirme que les PME de la province sont particulièrement touchées par le manque de travailleurs, notamment en raison du vieillissement démographique.
«C’est un problème qui est présent partout, mais ici au N.-B., avec notre défi démographique qui est un peu plus avancé que dans le reste du pays, on vit une réalité difficile, surtout quand on considère qu’il y a des ralentissements au niveau des processus d’immigration.»
Mardi, Ottawa a annoncé des initiatives pour permettre aux provinces d’avoir recours à davantage de travailleurs étrangers temporaires, justement pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre.
Dès la fin avril, sept secteurs durement touchés par la pénurie, comme les services de restauration et d’hébergement, pourront même embaucher suffisamment de travailleurs temporaires pour remplir 30% de leur main-d’œuvre, pendant un an.
Mais le Nouveau-Brunswick fait face à un problème au-delà de la portée de ce programme, selon M. Gauthier.
Il affirme que le gouvernement fédéral doit tâcher d’accélérer le processus administratif pour les nouveaux arrivants afin de permettre aux provinces d’atteindre leurs cibles en matière d’immigration.
Le Nouveau-Brunswick prévoit accueillir 7500 immigrants de plus par année d’ici 2024.
La population de la province a augmenté de 15 000 au cours des 12 derniers mois, mais cette croissance risque de s’estomper si l’immigration ne prend pas le relais, d’après M. Gauthier.
«Une fois que la croissance reliée à la pandémie sera passée, la province prévoit revenir à un taux de croissance du PIB de près de 1% en 2024.»
Il estime aussi que le gouvernement fédéral doit éviter d’ajouter des dépenses supplémentaires aux entreprises qui subissent déjà les effets de l’inflation.
«Il y a des pressions de coût au niveau de l’énergie, de la main-d’œuvre, des frais d’assurance… Avec toutes ces pressions, on ne veut vraiment voir aucune augmentation de coûts qui va frapper les entreprises.»
Des changements à l’Assurance-emploi?
Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses, espère voir une admissibilité accrue à l’assurance-emploi bientôt.
Même si le gouvernement a promis une réforme importante de l’assurance-emploi d’ici l’été, il est difficile de dire si ces changements seront annoncés lors du dépôt du budget, selon lui.
«Le gouvernement s’est engagé à procéder à une réforme importante de l’Assurance-emploi de façon à élargir sa couverture et améliorer sa protection. Il faut s’assurer que les gens ne soient pas exclus, qu’ils aient droit à l’assurance-emploi s’ils travaillent.»
Il affirme qu’environ 20% de la population active travaille à temps partiel, dont les deux tiers sont des femmes.
D’après lui, le gouvernement fédéral doit assurer une période de prestation pour cette portion de la population.
Des fonds pour la diplomatie, réclame la SNA
La Société nationale de l’Acadie, pour sa part, réclame du financement pour que l’Acadie puisse continuer de se faire connaître à l’international.
«Nous souhaitons (…) voir des fonds pour la diplomatie ouverte qui a été abolie en 2003. Pour notre peuple, la diplomatie est le meilleur outil dont nous disposons collectivement pour faire la promotion de l’Acadie comme un lieu où il fait bon vivre, où l’on peut mener des affaires fructueuses et où l’on peut entreprendre des études de qualité en français», dit le président de la SNA, Martin Théberge.
Il affirme aussi qu’il est «essentiel» que le gouvernement fédéral maintienne les programmes actuels en lien avec l’immigration, les infrastructures, la culture, et le fonds pour la Fête nationale de l’Acadie.
Sur une vision à long terme, on souhaite voir plusieurs ajouts et de nouveaux programmes liés au prochain plan d’action sur les langues officielles qui devrait débuter l’an prochain.»
«Il est essentiel dans le budget qui sera déposé demain de voir le maintien des programmes actuels en lien, entre autres, avec l’immigration, la culture et le fonds pour la Fête nationale de l’Acadie et les infrastructures.