Le comité de transition de l’entité 26 ont organisé des soirées portes ouvertes à la fin mars. - Acadie Nouvelle: Mario Tardif
Des présidents de DSL veulent obtenir une indemnité financière
IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle
À l’instar des facilitateurs nommés et payés par le gouvernement provincial pour leurs services fournis aux comités de transition dans la réforme de la gouvernance locale, des présidents de districts de services locaux (DSL) du comté de Kent demandent eux-aussi une forme d’indemnité financière.
Dans une lettre adressée au ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux Daniel Allain, datée du 8 février, les présidents des DSL de Saint-Charles, Saint-Ignace, Aldouane et Saint-Louis-de-Kent, soit Paul Lirette, Éric Tremblay, Amand Martin et Gisèle Fontaine, demandent au gouvernement une forme de compensation financière en guise de dédommagement pour leur présence aux réunions du comité de transition.
La lettre mentionne que le facilitateur nommé par la province, Michel Desjardins, a proposé au groupe de transition des rencontres aux deux semaines pour la durée de leur mandat. «Conséquemment, la charge de travail demande beaucoup de temps et d’énergie de la part des membres du comité», indique la lettre.
«Nous savons aussi que les maires et les mairesses reçoivent une rémunération de leur ville ou village pour le travail qu’ils effectuent au niveau de la réforme, mentionne la missive. Seuls les présidentes et présidents des anciens DSL ne reçoivent pas d’honoraires de la province.»
Selon les présidents mentionnés, cette situation est injuste et crée un sentiment de frustration qui n’est pas sain. «Serait-ce possible pour le ministère de prévoir une rémunération pour chaque présence aux réunions en guise de dédommagement pour ces gens qui offrent bénévolement leur temps et énergie depuis des années?», demandent les signataires.
Leur demande est restée lettre morte puisqu’à ce jour, ils n’ont reçu aucune réponse du ministre à ce sujet.
Dans un message envoyé à l’Acadie Nouvelle par le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, l’agente des communications, Vicky Lutes, écrit: «La province a embauché et rémunère les facilitateurs et paye les frais de démarrage, y compris les initiatives de communication, mais la province ne rémunère pas les représentants des municipalités et des DSL, ni le personnel municipal pour leur contribution à la réforme de la gouvernance locale.»
«Moi ce que j’ai trouvé un peu frustrant, c’est qu’on n’a même pas pris la peine de répondre», indique le président du DSL de Saint-Charles, Paul Lirette.
«Je travaille sur deux comités de transition présentement, il y a le comité de transition de la Commission des services régionaux de Kent. Pour chaque réunion, on reçoit 100$», explique Paul Lirette. Du même souffle, il fait remarquer qu’il ne reçoit aucun sou pour participer aux réunions du comité de transition de l’entité 26, ni pour le déplacement. «On paye de notre poche lorsqu’on se déplace», précise le président du DSL de Saint-Charles.
Au cours du processus, les membres du comité de transition ont tenu des soirées portes ouvertes à Saint-Louis-de-Kent, Saint-Ignace, Saint-Charles, Aldouane et Richibucto les 21, 24, 28 , 30 et 31 mars. Les présidents de ces DSL n’ont reçu aucune compensation financière pour leurs déplacements. «On a même fait payer les salles par Daniel Goguen qui est le gérant pour les DSL, parce qu’il n’y avait pas d’argent. C’est la même chose pour le café, on a fait payer ça par le DSL», confie M. Lirette.
Par ailleurs, le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux a fait savoir à ce sujet que Daniel Goguen travaillait au sein de son ministère. L’organisation gouvernementale a informé aussi qu’elle couvrait les frais, comme la location des salles.
«Si tout le monde sur le comité n’était pas rémunéré et que les gens qui travaillent comme facilitateurs et facilitatrices n’étaient pas payés, je dirais que tout le monde est dans le même pot. Juste payer notre déplacement, il me semble que c’est la moindre des choses que le ministre pourrait faire», explique le bénévole.
«Il y a beaucoup de gens dans la province qui sont généreux avec leur temps pour travailler sur ces comités de transition-là», fait remarquer M. Lirette.
Deux réformes simultanées
L’opposition officielle a interrogé le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, au sujet de la réforme des gouvernements locaux et des commissions de services régionaux lors d’une réunion de comité à l’Assemblée, mercredi.
Le député de Tracadie-Sheila, Keith Chiasson, estime que la planification de la réforme des CSR devrait se dérouler sur une plus longue période au lieu d’être complétée d’ici le début de l’an prochain, comme le souhaite le ministre.
«Ce que j’entends des associations et des différents maires à travers la province, c’est que c’est un gros travail, que ça demande beaucoup de temps de leur part.»
Alors que cette planification n’en est qu’à ses débuts, le député affirme que certains membres de comités de transition ont déjà été contactés par des entreprises qui offrent certains des nouveaux services que les CSR seront appelées à gérer après la réforme.
«Ils n’ont même pas fait d’analyse de coût, et ils se font lobbyer par des groupes qui vendent leurs services à la CSR, donc les choses vont assez vite. C’est la raison pour laquelle je me demande si on peut rallonger un peu l’échéancier au niveau de la CSR et leur laisser un peu le temps de respirer.»
Ces services comprennent par exemple le transport en commun et le développement touristique, économique et communautaire.
Le ministre Daniel Allain affirme par contre que le temps presse avant l’élection des nouveaux conseils municipaux de novembre prochain, et qu’il aimerait que le dossier avance d’ici là.
«On va aller de l’avant avec la réforme des CSR, et je suis convaincu que dans six mois, on sera en meilleure posture qu’on ne l’est aujourd’hui.»
Il affirme qu’il s’attend à voir une planification stratégique comprenant les lignes directrices de leurs nouveaux services, le partage des coûts entre les municipalités membres et leur budget.
«On avait besoin de faire les deux réformes en même temps pour que les nouveaux conseils soient prêts au mois de janvier pour entamer les responsabilités qui leur seront données, et surtout pour avoir un croquis pour le premier janvier 2023 pour les CSR.»
- Avec la collaboration du journaliste Alexandre Boudreau.