Le Bureau du défenseur des enfants, des jeunes et des aînés considère que le retrait du port du masque dans les écoles du Nouveau-Brunswick a eu lieu sans fournir les preuves, et les prévisions qui auraient pu justifier cette mesure et recommande à la province de revenir sur sa décision.

Dans un rapport déposé à l’Assemblée législative vendredi, le défenseur des enfants, des jeunes et des aînés, Kelly Lamrock, a présenté son analyse sur la décision de lever les restrictions sanitaires dans les écoles de la province le 14 mars dernier.

M. Lamrock a indiqué lors d’un point de presse que l’examen avait été déclenché puisque plusieurs citoyens avaient fait part de «leurs inquiétudes face à l’augmentation du nombre de cas dans les écoles.»

Il dit avoir été particulièrement embêté par l’absence de repères et de mécanismes de mesure afin d’assurer un suivi des répercussions de l’élimination du port du masque en milieu scolaire.

«De plus, nous n’avons pu voir aucun signe indiquant les caractéristiques d’une décision transparente – explication, critères prédictifs, évaluation des résultats et responsabilité – étaient fournies publiquement», peut-on lire dans le document présenté vendredi matin.

Les Néo-Brunswickois auraient été en droit de pouvoir comprendre les impacts potentiels de l’abandon du masque, savoir comment la Santé publique comptait surveiller la situation et dans quelles circonstances la décision pourrait être annulée, dit-il.

Manque de données probantes

Il ajoute que la décision d’abandonner le port du masque semble s’être prise sans données probantes à l’appui puisque ni le ministère de l’Éducation ni la Santé publique n’ont été capables d’en fournir dans le cadre de l’examen. Un poids important aurait aussi été accordé «aux décisions d’autres provinces, sans citer les données ou le raisonnement de ces autres juridictions.»

«Quand on adopte les mesures d’une autre province, il faudrait dire: voilà leurs preuves, voilà ce sur quoi elles s’appuient et voici pourquoi, en tant que décideur, je pense que ça s’applique au Nouveau-Brunswick», a déploré M. Lamrock.

Le justificatif offert par la Santé publique en faveur de l’abandon du port du masque, soit que la vaccination est plus efficace, est aussi problématique puisque les taux de vaccination chez les 5 ans à 11 ans est trop bas.

Le rapport recommande donc que la Santé publique «réexamine sa décision en prenant en considération les données et les facteurs en cause et en dressant un plan pour surveiller la sécurité des élèves et l’absentéisme du personnel», dans le but de rendre une décision le 21 mai.

Le rapport du défenseur des enfants, qui contient huit recommandations, demande aussi des lignes directrices claires à l’intention des dirigeants scolaires précisant quand un élève doit subir un test de dépistage ou s’absenter de l’école.

Cardy s’en remet à la Santé publique

Selon Kelly Lamrock, le ministère de l’Éducation et la Santé publique ont tous les deux l’autorité légale afin d’imposer des mesures pour freiner la propagation de la COVID-19 dans les écoles.

Bien qu’il dit appuyer la majorité des recommandations, le ministre de l’Éducation s’en remettra aux décisions de la Santé publique.

«Lorsque vient le temps de prendre des décisions liées à la santé, nous devons écouter les gens avec une expertise médicale, a dit Dominic Cardy. Je ne vais pas politiser les décisions de la Santé publique.»

Tout comme le ministère de la Santé et la Santé publique, M. Cardy n’a pas voulu dire si son gouvernement adopterait les recommandations, mais assure qu’il examinera chacune d’entre elles.

Le chef par intérim du Parti libéral a pour sa part déploré que les ministères se renvoient la balle alors que les enfants, les enseignants et les professionnels de la santé sont mis à risque.

«Le premier ministre a dit, au début de la semaine, qu’il n’y aurait aucun changement, peu importe ce que proposait le rapport aujourd’hui (vendredi). C’est évident qu’il y a des jeux politiques qui se jouent», a dénoncé Roger Melanson, invitant le gouvernement à dévoiler les données probantes ayant justifié l’abandon du masque à l’école.

Le Parti vert du Nouveau-Brunswick demande lui aussi au gouvernement de réinstaurer le masque dans les écoles jusqu’à la fin mai.

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