Débarquement de hareng au quai de Caraquet. - Archives
Le MPO autorise une petite pêche scientifique au hareng
Malgré le moratoire mis en place au début du printemps par Pêches et Océans Canada, une poignée de harenguiers de printemps pourront finalement sortir en mer afin de participer à une pêche scientifique.
À la fin mars, la ministre des Pêches et des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, a annoncé un moratoire sur la pêche commerciale pour le hareng de printemps du sud du golfe et du maquereau. Les stocks des deux espèces se trouvent dans un état jugé critique.
Après plusieurs semaines d’attente, les membres d’une coalition d’organismes du Québec et de l’Atlantique, dont fait partie l’Union des pêcheurs des Maritimes, ont enfin eu droit à une rencontre avec la ministre Murray la semaine dernière.
«Des pêcheurs vont pouvoir sortir pêcher un peu de hareng de printemps à des fins scientifiques», a révélé Martin Mallet, directeur général de l’UPM.
Cette pêche a pour but de soutenir les recherches des scientifiques du gouvernement fédéral, mais seulement six ou sept pêcheurs vont pouvoir y participer. Il y a quelques années, une vingtaine de harenguiers de la Péninsule acadienne se sont réunis sous le nom de A.B.G Pêcheurs de hareng indépendant. C’est-à-dire, ils ne pêchent pas le homard.
«On a privilégié nos membres qui sont les plus dépendants sur la pêche au hareng, c’est-à-dire, qu’ils ne pêchent pas le homard. Par contre, on s’entend que ça ne permet pas à tous les pêcheurs d’en profiter. Le but premier est scientifique, mais certains pêcheurs vont pouvoir pêcher à partir de cette semaine», ajoute Martin Mallet.
Même si la ministre Murray a accepté de céder un pouce de terrain pour accommoder une pêche scientifique, l’UPM est resté sur sa faim concernant les autres revendications, la plus grande étant de réviser la décision de suspendre ces deux pêches, particulièrement celle du maquereau, qui débute traditionnellement en juin.
«On a demandé une révision pour permettre une pêche avec des lignes. Ça demeure une pêche à faible intensité. Il s’agit de pêcheurs de homard qui mettent quelques lignes à l’eau pour se ramasser du maquereau qu’ils utilisent comme appât. Ça permettrait d’alléger un peu le fardeau financier.»
Le hareng de printemps et le maquereau sont les deux sources principales d’appât utilisé par l’industrie de la pêche au homard, et depuis la mise en place du moratoire, plusieurs pêcheurs ont dénoncé la hausse des prix de l’appât. Le coût serait passé d’environ 70 cents la livre à environ 1,50$ la livre.
La coalition d’organismes espère aussi que la ministre Murray va considérer la possibilité de mettre en place un programme de restructuration pour l’industrie de la pêche au hareng et du maquereau.
«C’est un peu comme le programme mis en place il y a une dizaine d’années en collaboration avec le MPO, où il a racheté des permis, diminué la taille de la flottille et mis en place des mesures de conservation pour la rendre plus viable. Ça va prendre du temps tout ça, et je ne pense pas que la ministre va prendre une décision sur un coup de tête. On va lui envoyer une lettre avec nos demandes en espérant avoir une réponse.»