La mairesse de Lac-Baker, Roseline Pelletier, s'est adressée aux résidents qui ont manifesté, le 29 mai, dans le stationnement de l'église du village - Acadie Nouvelle : Bobby Therrien
Fusion forcée: Lac-Baker résiste jusqu’au bout
Même s’il est pratiquement minuit moins une pour Lac-Baker, plus d’une centaine de résidents ont tenu à manifester de nouveau leur opposition à la fusion forcée de leur village au reste de la Communauté de Haut-Madawaska.
Le message véhiculé par les gens au cours de cette manifestation qui a eu lieu dans le stationnement de l’église, dimanche, demeure le même: le village est en assez bonne position, notamment sur le plan financier pour continuer à faire cavalier seul.
«C’est leur réforme et ils nous demandaient, à nous, de prouver que l’on était viable. On l’a prouvé à plusieurs reprises, mais ç’a toujours été non», a déclaré la mairesse de Lac-Baker, Roseline Pelletier.
«La démonstration d’opposition d’aujourd’hui parle beaucoup.»
Mme Pelletier estime qu’il ne reste qu’environ un mois pour fournir les derniers efforts qui permettraient de faire changer d’avis le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain.
On sait toutefois que cela représente une tâche colossale puisqu’il a été inébranlable jusqu’à maintenant. M. Allain a soutenu à maintes reprises qu’un regroupement des communautés de Lac-Baker et de Haut-Madawaska était la solution la plus viable à long terme.
Le ministre a refusé une demande de moratoire des élus de Lac-Baker qui demandaient un sursis de deux ans.
«Le seul outil qu’il nous reste est l’opinion publique. Elle peut faire pencher un gouvernement. Tous les gens qui sont venus ici vont en parler. On a eu une bonne couverture médiatique. Je pense que l’on peut passer le message quand même et que ça aura une portée», a mentionné Roseline Pelletier.
La mairesse de Lac-Baker est même allée jusqu’à dire que les prochaines interventions seront un peu plus «piquantes» et politiques.
«Il y a des arguments que nous n’avons pas voulu utiliser, car on pensait que ceux que nous avions étaient assez forts. Il semblerait que non. Il y a donc plusieurs choses sur lesquelles on va travailler au cours des prochaines semaines et à ce moment-là ce sera au gouvernement de porter l’odieux de la décision, soit que c’est une fusion forcée.»
La députée provinciale de Madawaska-les-Lacs-Edmundston, Francine Landry, était aussi présente à la manifestation. Elle a fustigé le gouvernement Higgs pour son refus d’acquiescer à la demande de Lac-Baker.
«On a beau les rencontrer (les délégués de Lac-Baker), mais il faut aussi, un moment donné, pouvoir les écouter.»
Même si elle s’est dite déçue de la situation, Mme Landry a également suggéré aux gens de Lac-Baker de se tourner vers l’avenir.
«C’est un des plus beaux villages du Nouveau-Brunswick et ça ne changera pas. Vous devez conserver vos acquis et ce sera important, peu importe ce qui va se passer à la fin juin, de penser aux prochaines étapes.»
De son côté, la mairesse Pelletier avoue que certaines choses devront être faites dans l’éventualité d’un regroupement, comme la sélection de candidats ou candidates en vue des élections de novembre et le maintien des efforts de protection de l’environnement.
«On veut que notre plan rural soit encore plus strict sur le plan de l’environnement, car ça va prendre quelques années avant d’implanter tous les arrêtés municipaux. C’était l’une des raisons pourquoi on ne voulait pas fusionner, parce qu’on est un village unique sur ce point.»