Le site internet eVisitNB permet aux Néo-Brunswickois d’obtenir des consultations virtuelles gratuites avec des médecins et des infirmiers praticiens depuis le 18 janvier. Mais l’augmentation de la demande pour ce service provoque des délais d’attente et des refus de soins.

Johanne Parent a vécu deux premières expériences excellentes sur eVisitNB.

«J’ai pu communiquer en français. J’ai eu une prescription, un arrêt de travail. Ça s’est bien passé, raconte la résidente de Bathurst. Les fournisseurs de soins allaient même au-delà du nécessaire pour s’assurer du suivi.»

C’est après sa troisième demande de soins primaires que la patiente, dont l’ancien médecin de famille est parti en Ontario en novembre, s’est fâchée.

«C’était pour un problème assez simple à régler, mais douloureux. J’avais des photos. Il y a eu quatre heures d’attente. Puis, j’ai reçu une réponse en anglais: ‘‘je ne peux pas comprendre ce qui est écrit, alors je décline le traitement’’», raconte Mme Parent.

La francophone préfère décrire ses problèmes de santé dans sa langue maternelle pour être la plus précise possible, mais assure être bilingue.

«Ça m’aurait fait plaisir de m’expliquer en anglais, dit-elle. Ça m’aurait permis d’avoir un traitement! Mais je n’ai même pas eu l’occasion de communiquer.»

Par conséquent, Mme Parent s’est résolue à utiliser des remèdes de grand-mère, moins efficaces que des médicaments nécessitant une prescription.

«Je crois je vais réutiliser eVisitNB, mais je le ferai en anglais pour être certaine d’obtenir un service», lâche-t-elle.

Recrutement

Le cofondateur de la plateforme eVisitNB, Serge Melanson, dit que son entreprise est en période d’apprentissage.

«C’est rendu un service très, très populaire. Alors nous déployons de nouvelles stratégies technologiques et un recrutement dans notre province, mais aussi à l’extérieur, pour combler le besoin grandissant, explique-t-il. On s’attend à avoir des solutions en place dans les prochaines semaines.»

M. Melanson promet une diminution des temps d’attente pour les patients qui utilisent sa plateforme.

«La plupart des gens sont capables d’avoir un rendez-vous le jour même sur notre plateforme, assure-t-il. Ceux et celles qui en sont incapables peuvent très souvent en avoir un la journée suivante.»

Le gouvernement provincial s’est associé à eVisitNB pour un projet pilote qui devait durer jusqu’à la fin du mois de mai.

«Les services gratuits vont continuer pour le reste de cette année, puis j’imagine que le gouvernement va évaluer notre programme», indique M. Melanson.

Attaques

Les soins virtuels font partie de la réforme en santé annoncée en novembre par le gouvernement du Nouveau-Brunswick.

Le chef par intérim du Parti libéral, Roger Melanson, l’a attaqué à l’Assemblée législative à l’occasion des problèmes rencontrés par eVisitNB. L’important est d’embaucher des soignants, selon lui.

«EvisitNB a eu quelques problèmes dernièrement. Nous en avons parlé. On m’a assuré qu’on travaillait à résoudre les dysfonctionnements, a répondu la ministre de la Santé, Dorothy Shephard. Pour ceux qui n’ont pas de fournisseur de soins de santé primaires, c’est un gros problème. C’est ce à quoi notre plan en santé s’attaque.»

Du 18 janvier au 14 février, eVisitNB a permis 4276 consultations virtuelles. Le temps d’attente moyen des patients s’élevait à 50 minutes. À cette époque, M. Melanson a affirmé qu’un usager de sa plateforme sur cinq avait évité un voyage à l’urgence.

«Tous [nos] fournisseurs de soins sont situés au Nouveau-Brunswick et travaillent à temps partiel ou à temps plein pour l’un des deux réseaux de santé ou ont une pratique indépendante», a-t-il précisé.

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