Un entrepreneur bien en vue de la région de Bathurst dénonce avec vigueur les changements récemment apportés aux programmes provinciaux d’immigration.

Dans une lettre qu’il a fait parvenir mercredi à la ministre responsable de l’Immigration et du Développement économique et des Petites Entreprises, Michael Petrovici raconte qu’il sera forcé de modifier considérablement les heures d’ouverture de ses commerces ou de procéder à leur fermeture en raison d’un manque criant de main-d’oeuvre.

Après avoir dû composer avec la pandémie de COVID-19 qui a entraîné d’importantes pertes financières, l’homme d’affaires doit s’attendre au départ probable de quatre de ses employés.

Michael Petrovici avait bon espoir de pourvoir ces postes vacants grâce à la présence de travailleurs étrangers et aux différents programmes provinciaux d’immigration.

Voilà qu’Opportunités Nouveau-Brunswick a récemment annoncé sans faire de bruit avoir temporairement mis en pause le volet Entrée express du Nouveau-Brunswick.

Le programme s’adresse aux travailleurs qui possèdent les compétences, l’éducation et l’expérience de travail nécessaire pour contribuer à l’économie du Nouveau-Brunswick et qui sont prêts à vivre et à travailler dans la province en permanence.

Le gouvernement a justifié cette décision par une forte augmentation du nombre de demandes pour ce volet et a affirmé que les demandes d’Entrée express au Nouveau-Brunswick soumises le 20 mai 2022 ou plus tard ne seront pas finalisées jusqu’à nouvel ordre.

«L’âge médian à Bathurst est plus élevé que dans la plupart des autres endroits de la province, et nous n’avons pas besoin d’autres obstacles comme celui-ci pour attirer de nouvelles personnes dans notre région», a indiqué Michael Petrovici dans une missive adressée à la ministre Arlene Dunn.

L’entrepreneur est d’avis que le gouvernement devrait revoir sa décision de mettre un frein au volet Entrée express du Nouveau-Brunswick et consulter les associations d’affaires à ce sujet.

«Nous n’avons pas d’attentes déraisonnables. Nous avons placé la barre très bas, en fait, tout ce dont nous avons besoin et ce que nous voulons, c’est de pouvoir garder nos portes ouvertes. Avec la situation actuelle, beaucoup d’entre nous ne serons pas en mesure de le faire, y compris moi-même.»

Discrimination

Michael Petrovici est d’avis que le gouvernement provincial a fait preuve de discrimination à l’endroit du secteur de la restauration et de l’alimentation qui est étiqueté selon lui par la province comme un secteur commercial de deuxième classe.

«Lorsque des décisions de cette nature sont prises comme celle-ci, nous nous sentons inférieurs à la moyenne et, d’une certaine manière, indignes de notre place dans l’économie de notre propre province», a souligné l’entrepreneur de Bathurst.

Dans une réponse qu’elle a fait parvenir à son interlocuteur, la ministre responsable de l’Immigration et du Développement économique et des Petites Entreprises a souligné le fait que la province a connu une importante croissance démographique exponentielle au cours de la dernière année, et que cela avait mené à des demandes sans précédent de travailleurs immigrants aux différents programmes gouvernementaux.

«D’autres options sont disponibles pour les employeurs par le biais du Volet des travailleurs qualifiés du Nouveau-Brunswick, du Programme d’immigration de l’Atlantique et du Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires», a indiqué la ministre Arlene Dunn.

La pointe de l’iceberg

Le critique libéral en matière de Développement économique, des PME et de l’Immigration, Gilles LePage, estime que la situation vécue par Michael Petrovici ne représente que la pointe de l’iceberg.

«Si c’est une priorité pour la ministre de faire du recrutement et de favoriser la rétention des nouveaux arrivants, elle doit mettre les bouchées doubles et travailler afin que l’on puisse atteindre les objectifs en matière d’immigration et de main-d’œuvre», a indiqué en entrevue le député de Restigouche-Ouest.

«Tout emploi perdu en raison de la bureaucratie et de l’entêtement d’un gouvernement qui ne veut pas simplifier et accélérer les programmes pour les employeurs, ce n’est tout simplement pas acceptable», a ajouté Gilles LePage.

Le vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) en Atlantique, Louis-Philippe Gauthier, est pour sa part d’avis que le gouvernement fédéral devrait faire connaître ses intentions en matière de nombre d’immigrants destinés au Nouveau-Brunswick dans les plus brefs délais.

«Ce qui est dommage, c’est qu’il y a des efforts, du temps et de l’argent investis par les entrepreneurs dans toutes ces démarches d’emploi et d’immigration», a indiqué le représentant de la FCEI.

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