L’Université de Moncton recevra un appui de 27,8 millions $ de la part du Nouveau-Brunswick et du Canada. Sa direction utilisera surtout ces fonds pour moderniser les infrastructures de l’établissement, offrir des formations à ses professeurs et attirer de nouveaux étudiants.

«Comme vous pouvez le voir, j’ai un grand sourire aujourd’hui (vendredi), a fait remarquer en conférence de presse le recteur de l’Université de Moncton (U de M), Dr Denis Prud’homme. Je suis vraiment content de cette importante annonce de financement. Elle nous donne l’occasion de commencer notre modernisation.»

Son établissement recevra 18,5 millions $ du Canada et 5,5 millions $ du Nouveau-Brunswick sur trois ans pour accroître son offre de cours à distance, acquérir du matériel pédagogique moderne et appuyer la formation de ses professeurs. Ces sommes lui permettront aussi d’augmenter un peu son nombre de bourses et de renforcer sa promotion auprès de potentiels étudiants.

L’U de M obtiendra par ailleurs 812 407$ sur deux ans du Canada et 812 407$ sur un an du Nouveau-Brunswick pour rénover et équiper les locaux de son Service d’accès et de soutien à l’apprentissage.

L’institution aura enfin 1 million $ du Canada sur deux ans et 1 million $ sur une année du Nouveau-Brunswick afin de rénover sa Direction générale des technologies et mettre à jour son équipement informatique. Elle pourra ainsi renforcer sa cybersécurité et utiliser la réalité virtuelle et augmentée, l’impression 3D ainsi que la technologie LightBoard.

C’est l’Entente Canada–Nouveau-Brunswick relative à l’enseignement en français et les Programmes d’appui aux langues officielles du gouvernement fédéral (qui a réservé 121 millions $ sur trois ans à l’éducation postsecondaire dans une langue minoritaire en 2021) qui permettent ces financements.

Pour les mettre en contexte, M. Prud’homme a rappelé que son établissement devra investir plus 110 millions $ dans ses infrastructures d’ici 2031.

«Vous savez qu’une grande partie des horaires de l’U de M se fait encore de façon manuelle et qu’une grande partie des relations avec nos étudiants se fait encore en face à face et sur papier, a-t-il illustré. L’U de M a par ailleurs été créée en 1963 et une bonne partie de ses édifices datent de cette époque.»

Le recteur a aussi évoqué les 25 millions $ de coupes budgétaires que son administration a dû faire au cours de la dernière décennie pour sa viabilité financière.

«Il reste donc encore beaucoup de chemin à faire et l’échéance approche à grands pas, a déclaré M. Prud’homme. Heureusement que nous pouvons compter sur le soutien des gouvernements provincial et fédéral pour nous permettre de parer au plus urgent.»

Il y a un an, il a pointé l’augmentation annuelle moyenne des subventions du gouvernement du Nouveau-Brunswick de 0,9% pendant les dix dernières années, alors que le financement provincial représente 62% du budget de son établissement.

«Ce qui vient d’être annoncé est un soutien ponctuel pour des projets spécifiques pour les trois prochaines années, a précisé M. Prud’homme, après la conférence de presse. Ma demande tient toujours pour une révision annuelle basée sur l’inflation [du financement provincial].»

L’appui dévoilé par les gouvernements fédéral et provincial se répercutera donc peu sur l’accessibilité aux études postsecondaires.

«L’annonce d’aujourd’hui (vendredi) va nous permettre de garder nos augmentations des frais scolaires les plus basses possible dans les prochaines années. Je vais faire tout mon possible pour les maintenir au taux de l’inflation, selon la situation de l’Université», a promis M. Prud’homme.

Il a remarqué que la santé financière de son établissement s’est stabilisée.

«Contrairement à bien d’autres universités, nos taux d’inscriptions ont augmenté au cours des quatre dernières années, même pendant la pandémie, majoritairement grâce aux étudiants internationaux, s’est félicité le recteur. Ça nous a permis d’avoir des surplus annuels, grâce auxquels nous avons comblé des déficits accumulés.»

Étudiants internationaux

M. Prud’homme s’inquiète néanmoins des efforts québécois pour attirer des étudiants non canadiens en région grâce à des tarifs avantageux.

«Ça peut avoir des conséquences sur notre recrutement à l’international et fragiliser notre situation financière. Mais je reste optimiste, a-t-il assuré. Nous avons déposé un projet similaire en janvier, pour offrir des bourses amenant les frais scolaires des étudiants internationaux au niveau de celui des Canadiens dans des domaines prioritaires du gouvernement du Nouveau-Brunswick. J’espère que la porte est toujours ouverte.»

Le ministre provincial, Daniel Allain, qui représentait son confrère responsable de l’Éducation postsecondaire, Trevor Holder, a assuré que son gouvernement se préoccupait beaucoup de l’immigration.

«L’annonce du Québec est une surprise pour tout le monde. M. Holder m’a appelé cette semaine: «qu’est-ce qu’on va faire?», a ri l’élu. C’est important qu’on continue à attirer nos étudiants internationaux. On aura donc besoin d’établir une stratégie d’une manière ou d’une autre.»

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