La municipalité de Charlo urge les gouvernements provincial et fédéral d’intervenir alors qu’un problème d’érosion menace l’intégrité de deux résidences ainsi que d’une partie de la route principale.

«Si rien n’est fait, ces maisons pourraient éventuellement s’écrouler et le village pourrait être coupé en deux, ce qui serait une véritable catastrophe.»

Le maire de Charlo, Gaétan Pelletier, n’entend pas à rire. En fait, la situation est telle qu’il n’hésite pas à la qualifier de sinistre.

Le problème remonte à quelques mois déjà alors que la section en bois d’un ponceau dirigeant les eaux d’un petit cours d’eau s’est effondrée sous les poids des années. Ce ponceau passe sous la route 134 puis se faufile entre deux résidences avant de se jeter dans la baie. Depuis l’affaissement de la structure, l’eau s’est accumulée dans le sol, ce qui a fini par causer un glissement de terrain, créant du coup un énorme fossé entre les deux résidences.

Mais voilà, la situation a grandement empiré le 26 mai quand des pluies diluviennes ont fait gonfler le ruisseau. Le fort courant en provenance du cours d’eau a balayé une partie du muret de sécurité protégeant de l’érosion côtière les terrains des résidences. Du coup, l’eau arrive désormais autant de l’avant que de l’arrière, ce qui contribue à l’élargissement du fossé.

«Ce que l’on craint, c’est qu’après quelques bonnes pluies ou des ondes de tempête, le trou laissé sans protection du littoral s’élargisse jusqu’à emporter les résidences. Et si rien n’est fait, les prochaines victimes pourraient être les maisons voisines et même la route principale», indique le maire Pelletier.

Selon lui, si une telle situation devait se produire, cela pourrait avoir des implications graves pour la municipalité, comme nuire à la circulation et à la rapidité d’intervention de la brigade des incendies.

 

 

«C’est un stress»

À quelques pas du fossé, Michel Arseneau tond pour sa part paisiblement son gazon. Propriétaire de l’une des deux résidences concernées, il ne craint pas pour le moment de voir sa maison sombrer dans la baie. Il concède toutefois que la situation n’est toutefois pas rassurante.

«On annonce trois jours de pluie pour la fin de semaine. J’ai bien peur que d’autres roches débarquent et que je perde encore plusieurs pieds de terrain. C’est un stress», avoue-t-il.

Cette situation complique par ailleurs considérablement la vente de sa propriété.

«J’attends de la vendre afin de me bâtir sur un autre terrain que je possède dans la municipalité. Elle était d’ailleurs pratiquement vendue, mais ça n’a pas fonctionné. Maintenant, ça risque d’être encore plus difficile», indique-t-il.

S’il ne craint pas encore que la maison s’effondre, le maire Pelletier demeure aux aguets.

«On dit que cet été sera propice aux fortes pluies et aux ouragans. Si la situation dégénère et que les pertes de terrains sont trop importantes, il faudra peut-être qu’ils sortent par mesure de prévention. Mais on espère ne pas en arriver là», dit-il.

 

 

Remplacer l’ancien ponceau

Le maire est catégorique: la situation est des plus préoccupantes et il faut agir rapidement afin de limiter les dégâts… et surtout éviter une tragédie.

«Ça fait près d’un an qu’on travaille sur ce dossier. On pensait avoir du temps devant nous pour le régler, mais là on se rend compte que le temps commence sérieusement à manquer. On n’a plus le luxe d’attendre», exprime M. Pelletier.

Lundi, le maire et des membres de son conseil ont rencontré le député provincial de Campbellton-Dalhousie, Guy Arseneault, afin de lui présenter la gravité de la situation. Le maire doit également s’entretenir au cours de la semaine avec des représentants du ministère des Transports ainsi que ceux des Mesures d’urgences afin qu’ils évaluent la situation.

Selon M. Pelletier, pour régler le problème, il faudrait remplacer l’ancien ponceau, le prolonger jusqu’à la baie et remblayer le tout. Il faudrait également s’assurer de remettre en place les murets de protection.

«Ce sont des travaux dispendieux et c’est pourquoi on demande l’aide des deux paliers de gouvernement. Si on ne fait rien, la facture pourrait doubler, voire même tripler», craint le maire.

 

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle