Le gouvernement du N.-B. cherche à obtenir des recommandations de la Commission de l’énergie et des services publics au sujet de la flambée des prix de l’essence.

Le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie, Mike Holland, affirme que le gouvernement s’interroge sur ce qu’il peut faire pour répondre à la hausse mondiale du prix du pétrole.

Il demande à la Commission de l’énergie et des services publics – qui fixe les prix des carburants – de lui fournir une analyse et des statistiques pour expliquer la situation, qui a été précipitée, entre autres, par la guerre en Ukraine.

«Même s’il s’agit d’une situation sans précédent, une fois que nous aurons une bonne partie de tout ceci sur papier, nous aurons une meilleure idée d’où nous en sommes et de ce que nous pouvons faire.»

Mike Holland affirme que cette requête n’est pas une solution en soi au prix de l’essence à la pompe, un enjeu que les libéraux martèlent jour après jour.

Il minimise aussi l’importance de cette analyse en affirmant qu’il ne s’agit pas d’un geste «significatif» ou inhabituel, et qu’il ne l’aurait probablement même pas mentionné si les libéraux n’avaient pas abordé le sujet pendant la période de questions vendredi.

Mais ces questions des libéraux faisaient suite à un commentaire du premier ministre Blaine Higgs, qui a affirmé à des journalistes mercredi que la Commission pourrait réduire le prix de l’essence.

«La Commission a une clause d’interruption, qui est utilisée pour augmenter les prix. Mais je ne comprends pas pourquoi ça ne peut pas être utilisé pour réduire les prix. Je ne sais pas si c’est possible, et je sais qu’on m’accuse de lancer des idées en l’air avant qu’elles ne soient bien comprises, mais c’est une autre idée, je me dis que la commission doit aller dans les deux sens. Et nous posons ces questions à la commission en ce moment.»

En fait, cette clause sert à ajuster le prix de l’essence au N.-B. lors de fluctuations majeures du marché, et pas seulement à augmenter le prix. La clause d’interruption avait notamment mené à une diminution de 16 cents en mars.

Mike Holland affirme maintenant que le gouvernement réévalue cette clause.

Le ministre affirme qu’il veut un prix «stable et sécuritaire», et que tout comme dans le dossier des redevances sur le bois d’œuvre, il ne veut pas que le prix «suive les hauts et les bas» du marché.

Un «jeu politique», selon l’opposition

Cette demande d’analyse «ne veut rien dire», selon le chef de l’opposition Roger Melanson, qui accuse le gouvernement de «jouer un jeu politique».

«La commission de l’énergie n’a rien à faire, ils ont déjà des politiques qui réglementent le prix d’essence.»

Il exhorte une fois de plus le gouvernement provincial à réduire la taxe provinciale sur l’essence pour réduire l’impact sur les consommateurs.

«Je le répète, je sais que je sonne comme une cassette brisée. Je le répète, c’est la réalité. Simplement, le premier ministre ne veut pas bouger là-dessus pour des raisons extrêmement difficiles à comprendre, autre que de pouvoir blâmer le gouvernement fédéral sur la question du prix sur le carbone.»

Mais Mike Holland affirme qu’une bonne partie des revenus du gouvernement ont déjà été réservés à des programmes qui aident les consommateurs, tels qu’une réduction de l’impôt sur le revenu et l’élimination de l’intérêt sur la portion provinciale des prêts étudiants.

David Coon affirme que la Commission n’a pas la responsabilité d’émettre des recommandations à moins que le gouvernement ne lui demande d’organiser des audiences sur la question. En bout de ligne, cela n’aura aucun impact sur les prix à la pompe, selon lui.

Il estime plutôt que le gouvernement fédéral devrait s’en mêler, puisqu’il a le pouvoir de taxer l’industrie pétrolière canadienne pour récupérer une partie de ses profits engendrés par la hausse du prix.

«C’est le morceau du puzzle manquant. La province du N.-B. est assez limitée dans ce qu’elle peut faire, mais ce que le gouvernement fédéral peut faire est considérable, mais ils n’ont rien fait jusqu’à maintenant.»

Il propose aussi que Justin Trudeau se penche sur un contrôle national du prix de l’essence, comme l’avait fait Pierre Elliott Trudeau dans les années 1980.

Le prix de l’essence atteint un nouveau record au N.-B.

Le prix maximum du litre d’essence ordinaire avec livraison a grimpé d’un peu plus de huit cents dans la nuit de mercredi à jeudi au Nouveau-Brunswick. Il se chiffre maintenant à 219,6 cents, un record.

Le prix maximum du litre d’essence ordinaire avec livraison était de 211,3 cents la semaine dernière.

L’ancien record avait été établi le 19 mai, alors qu’il avait atteint 212,0.

Il y a un an, le prix du litre d’essence était de 134,9 cents dans la province.

C’est donc dire qu’un automobiliste qui fait un plein de 50 litres paie 40,35$ de plus qu’il y a 12 mois, soit une augmentation de 63%.

Ailleurs au pays, selon le CAA, le prix moyen du litre d’essence était, mercredi, de 208,6 cents en Nouvelle-Écosse, 213,9 cents à l’Île-du-Prince-Édouard, 220,4 cents au Québec, 211,1 cents en Ontario et de 184,8 cents en Alberta.

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