Les bras du robot Da Vinci Xi reproduisent très précisément les mouvements du chirurgien, placé derrière une console de contrôle. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Le CHU Dumont veut se doter d’un robot chirurgical de dernière génération
Le Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont souhaite prendre le train de la chirurgie robotique. La Fondation CHU Dumont se prépare à lancer une campagne de financement pour équiper le nouveau bloc opératoire de cet outil de pointe fascinant.
Ce robot permettrait aux chirurgiens de Vitalité d’effectuer des procédures moins invasives, suivies d’une récupération du patient plus rapide. La Fondation CHU Dumont espère réussir à collecter les fonds nécessaires pour en faire l’acquisition dans le cadre d’une nouvelle campagne de financement. Il s’agit d’un investissement conséquent, compris entre quatre et cinq millions de dollars.
Le robot Da Vinci Xi développé par Intuitive Surgical est muni de quatre bras qui pénètrent dans le corps du patient par de petites incisions. L’un tient une caméra permettant une vision en trois dimensions et un zoom (x15) sur les zones à opérer. Les autres sont équipés d’instruments chirurgicaux miniatures: pinces, forceps et un électro-bistouri qui permet des incisions ultra-précises des tissus à l’aide du courant électrique.
La machine reproduit les mouvements du poignet et des doigts du chirurgien. Posté devant une console équipée d’un écran 3D, ce dernier contrôle les instruments à distance à l’aide de manettes et de pédales.
Cela permet d’effectuer des mouvements que les bras et mains du chirurgien ne sont pas capables de faire, explique Dre Jocelyne Hébert, la directrice médicale régionale responsable du secteur chirurgical chez Vitalité.
«C’est le futur de la chirurgie», lance-t-elle.
«Dans le cas d’un patient qui aurait une tumeur à un endroit très difficile d’accès, la laparoscopie traditionnelle, qui permet d’examiner l’abdomen par de petites incisions, ne sera pas possible. On ne pourra pas atteindre l’angle de travail voulu et il faudra faire une chirurgie ouverte. Le robot permet de travailler avec des angles plus restreints, avec une chirurgie minimalement invasive.»
L’équipe du centre hospitalier universitaire l’utiliserait principalement pour des interventions liées à des cancers de la prostate et des cancers gynécologiques.
Grâce à sa précision, le robot permet de diminuer les saignements et de limiter les dommages aux organes ou aux tissus internes, ajoute Dre Hébert.
«Une longue incision augmente le risque de développer une infection ou une hernie, il y aurait donc moins de complications.»
Lors d’une opération pour soigner un cancer de la prostate, par exemple, il y a un risque pour le patient de devenir incontinent ou impuissant. Ces chirurgies ont aussi l’avantage de réduire la durée du séjour à l’hôpital, et donc de libérer des lits plus rapidement.
Au cours des deux prochaines années, le réseau doit accueillir quatre nouveaux chirurgiens formés à ce nouvel outil. Disposer d’un tel équipement devient indispensable pour attirer de jeunes recrues dans la région.
«Avoir un robot dans ton hôpital, c’est un grand atout pour le recrutement. Les chirurgiens sont maintenant formés à la chirurgie robotique. S’ils n’ont pas leur outil de travail, ils n’accepteront pas un poste dans notre centre. souligne Dre Hébert. C’est un peu comme envoyer un charpentier sur un chantier sans ses outils.»
François Plante est l’un des rares Néo-Brunswickois à avoir subi une opération robotisée, fin 2020, alors qu’il était pris en charge par le Centre hospitalier de l’Université de Montréal pour une ablation de la prostate. Le père de famille n’a eu à subir aucune séquelle et s’en est remis très rapidement.
«Moins de deux ans après la chirurgie, les cicatrices sont quasiment inexistantes», témoigne-t-il.
«J’ai fait plus de 100 kilomètres de marche lors du premier mois de convalescence. Je n’avais aucun inconfort, aucune douleur. J’ai même pu faire un triathlon six mois après être passé sur la table d’opération!»
Mardi, un groupe de donateurs a été invité à venir observer la machine exposée à Moncton le temps d’une journée.
«Nous voulons évaluer l’appétit de la communauté et expliquer pourquoi on a besoin», mentionne la directrice générale de la fondation, Nadine Martin.
L’Hôpital régional de Saint-Jean envisage également de se la procurer.