Depuis le début de la pandémie, pas moins de cinq projets de forêts nourricières ont vu le jour à Moncton. Entre nourriture naturelle accessible à tous et préservation de la biodiversité, de nombreux bienfaits sont attendus pour la communauté, comme ici sur les rives de la Petitcodiac à Riverview.

Une forêt nourricière est une méthode de jardinage basée sur l’implantation d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées majoritairement vivaces et souvent comestibles, dans le but de répliquer un système de culture naturel forestier.

«On pense aux 100 prochaines années… Je vois de grands arbres et toute une forêt», s’enthousiasme Natalie Goguen, coordinatrice du Garden Cities Project, en plantant de nouveaux noisetiers.

Pour l’instant, l’espace situé entre la route et la rivière, au niveau du pont de Gunningsville à Riverview, ne comporte qu’une poignée de petites plantations espacées. Poiriers, bleuets, cerisiers… l’objectif est de faire naître des végétaux comestibles qui pourront être cueillis par n’importe qui.

Entre deux coups de pelle pour éclaircir les platebandes, les bénévoles goûtent aux premières baies.

«Je ne suis pas très cuisine, je fais surtout ça pour permettre à la communauté de se nourrir dans le futur», explique Éric Leblanc, un citoyen des environs venu prêter main forte pour cette séance de désherbage.

Avec la plantation, il s’agit du seul entretien nécessaire à l’élaboration d’une forêt comestible qui se développe sinon sans intervention.

Accessibles à tous

Il a pourtant fallu deux ans de travail à Natalie Goguen pour que le projet prenne racine. Six mois pour la demande de subventions auprès de Tree Canada, du temps pour obtenir un terrain de la Ville, aller chercher les plantes chez des partenaires… Un processus qui devait aboutir à l’automne, mais a finalement été repoussé au printemps en raison de la pandémie.

«Ce n’est pas si pire finalement puisque nous devions planter plus proche du pont où passent le gaz et l’électricité. Ça aurait pu menacer la forêt s’ils avaient besoin un jour de faire des travaux.»

De la pente pour l’écoulement de l’eau, jusqu’aux espèces complémentaires plantées ensemble, tout a été réfléchi selon le principe de permaculture.

«On aimerait installer avant la fin de l’été des identificateurs avec un code QR pour que les gens puissent savoir ce qui est planté», indique Natalie Goguen.

À l’image des végétaux, la forêt permet aussi un certain mélange social.

«Il y a du monde, je suis étonné», se réjouit Ross Hather en voyant la dizaine de bénévoles ayant répondu à l’appel, «pour aider et rencontrer du monde», précise Éric Leblanc.

L’envie de nature après la pandémie

Du monde, il y en a beaucoup plus dans les jardins depuis la pandémie.

«Les gens se sont ennuyés à rester à la maison et veulent maintenant faire des activités à l’extérieur», précise Alicia Clarkson, chargée des jardins collectifs pour la municipalité de Riverview.

Les projets de forêts nourricières se sont donc multipliés dans le Grand Moncton.

On pourra bientôt se promener en glanant des aliments dans les forêts comestibles du parc Rotary Saint-Anselme de Dieppe, à l’Université de Moncton ou encore au jardin collectif Park & Pine, au centre-ville de Moncton.

La permaculture: qu’est ce que c’est?

Concept à la mode, la permaculture est d’abord une forme d’agriculture visant à reproduire ce que fait la nature.

Dans la forêt nourricière de Riverview, les arbres de grande taille sont censés protéger les végétaux plus fragiles du vent et du soleil, qui leur apportent en retour nutriments, pollinisation et protection contre les maladies.

L’objectif est de former un écosystème autonome où le jardinier laisse la nature faire son travail.

Cette technique est aujourd’hui utilisée pour désigner de manière plus large une éthique et une stratégie de développement durable en harmonie avec les milieux naturels.

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