Le ministère de la Santé indique que son partenariat avec le site internet de soins primaires eVisitNB se poursuivra jusqu’au 31 mars 2023 au moins. Il assure que l’entreprise privée a résolu les problèmes de délais et de refus de service signalés en juin.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a établi un partenariat avec le site internet eVisitNB pour rendre disponibles des consultations virtuelles gratuites avec des médecins et des infirmiers praticiens depuis le 18 janvier.

En juin, le chef par intérim du Parti libéral, Roger Melanson, a cependant pointé les problèmes rencontrés par ce service afin de mettre en évidence l’échec supposé du plan provincial de la santé déposé en novembre 2021.

«eVisitNB a eu quelques problèmes dernièrement. Nous en avons parlé. On m’a assuré qu’on travaillait sur les bogues», a reconnu l’ancienne ministre de la Santé, Dorothy Shephard.

Depuis, l’entreprise a amélioré l’accès à sa plateforme, selon l’agent de communication du gouvernement, Adam Bowie. Il précise que les patients quittent moins le site internet d’eVisitNB avant d’avoir pu prendre un rendez-vous. Ils sont moins de 2% à le faire encore, d’après lui.

M. Bowie ajoute que la messagerie du site internet permet maintenant de diriger les patients vers un fournisseur de soins plus approprié en cas de besoins urgents.

«eVisitNB est actuellement sous contrat jusqu’au 31 mars 2023. Le service fait l’objet de révisions mensuelles et les résultats des patients sont examinés en permanence», détaille l’agent de communication, en refusant de préciser les coûts du service pour la province.

Opacité

Le cofondateur de la plateforme, Serge Melanson, a pourtant affirmé en juin que son partenariat avec le gouvernement continuerait jusqu’à la fin 2022. Il a émis l’hypothèse que les fonctionnaires effectueraient ensuite une évaluation de ce programme pilote, qui devait se terminer en mai.

«Le service fait l’objet de révisions mensuelles et les résultats des patients sont examinés en permanence», déclare seulement M. Bowie au sujet de l’examen du service.

L’équipe d’eVisit NB est restée sourde aux nombreuses demandes d’entrevue de l’Acadie Nouvelle.

La professeure en gestion des services de la santé à l’Université de Moncton, Claire Johnson, constate que le recours du gouvernement à des entreprises privées pose des problèmes de transparence. Elle exprime des craintes pour le futur du débat à propos des soins dans la province.

La chercheuse se pose aussi des questions sur l’efficacité de la sous-traitance des services de santé au privé. Elle pense qu’ils nécessitent une surveillance de l’administration et qu’ils se retrouvent en silos dans ce contexte.

«Pour qu’un partenariat soit équitable ou valable, il doit y avoir partage du risque et des responsabilités, fait-elle valoir. Ce partage est très difficile en santé parce que le partenaire public sera toujours plus responsable et plus vulnérable si ça ne fonctionne pas (donc le risque est plus élevé de son côté).»

Répétitions

Mme Johnson s’interroge aussi sur les initiatives du ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick depuis le début de l’année, même si elle pense que les modifications sont parfois nécessaires et bénéfiques.

«Souvent, les “nouveaux projets” sont juste des modifications à des initiatives existantes, observe-t-elle. C’est parfois mélangeant.»

En janvier, le ministère de la Santé a élargi les services de Télé-Soins 811. Les patients peuvent obtenir le soutien d’infirmiers et d’agents pour discuter de leur symptôme et avoir un aiguillage vers des services de santé grâce à la ligne téléphonique provinciale.

«Toutefois, Télé-Soins 811 ne remplace pas le 911 ou le service d’urgence local pour les problèmes urgents, appuie M. Bowie. Près de 40% des appelants obtiennent les conseils et les renseignements dont ils ont besoin pour gérer leur situation à la maison ou accéder aux services communautaires locaux.»

Le gouvernement vient enfin de lancer le programme Lien Santé NB, en partenariat avec l’entreprise privée Medavie. Ce réseau de professionnels des soins primaires fournira des services aux patients qui attendent d’être jumelés à médecin de famille, grâce à des rendez-vous virtuels et en personne.

«À partir de la zone de Moncton, les personnes inscrites sur la liste Accès Patient NB seront contactées, raconte M. Bowie. Les personnes qui ont attendu le plus longtemps sont appelées en premier. Des agents de Service Nouveau-Brunswick (SNB) les contactent par téléphone. Une fois inscrites au cours de l’appel, elles reçoivent une trousse de bienvenue contenant un lien Web et un numéro de téléphone pour contacter Lien Santé NB afin de demander un rendez-vous au besoin.»

M. Bowie précise que les agents de SNB confirmeront les renseignements des personnes inscrites sur Accès Patient NB pour les inscrire à Lien Santé NB, notamment leur assurance-maladie, leur nom, leur adresse, leurs numéros de téléphone, leur date de naissance, leur courriel et leur préférence linguistique.

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle