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Denis Landry offre son siège à Susan Holt
Le député Denis Landry affirme qu’il aimerait que la nouvelle chef libérale Susan Holt obtienne un siège à l’Assemblée législative avant la prochaine élection provinciale, dans deux ans. Il propose donc de démissionner pour lui donner une chance de devenir députée.
Susan Holt a été élue chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick samedi.
Elle n’est pas députée. Elle a affirmé samedi qu’elle veut avant tout renforcer son parti et régler des questions administratives avant de songer à accéder au pouvoir.
Selon elle, il y a d’autres moyens pour une nouvelle chef de se faire connaître du public.
«On a des outils, les réseaux sociaux. (…) Je fais le travail, je vais dans les communautés pour des événements ouverts et publics.»
Denis Landry, député de Bathurst-Est-Nepisiguit-Saint-Isidore, croit toutefois qu’elle devrait se frayer un chemin vers l’Assemblée plus tôt que tard. Il s’agit d’un forum pour se faire connaître auprès des électeurs, selon lui.
«Je pense sincèrement que d’ici à l’élection provinciale, elle doit faire son entrée à l’Assemblée législative. Qu’on le veuille ou non, quand le chef d’un parti est à l’assemblée législative, il a la chance de voir les médias tous les jours et de passer à la période de questions, que beaucoup de gens écoutent, même si on pense parfois que personne n’écoute cela.»
La prochaine élection générale provinciale est prévue en octobre 2024.
«Si elle veut gagner une élection dans deux ans, il va falloir qu’elle fasse ses preuves quelque part», ajoute-t-il.
Le vétéran député affirme qu’il serait prêt à démissionner pour donner à Mme Holt la possibilité d’être élue dans sa circonscription, qui a une forte présence libérale. Denis Landry y a été réélu avec 63% du vote en 2020.
«Mon siège serait disponible pour elle demain matin si elle le veut.»
Âgé de 64 ans, M. Landry a été élu à l’Assemblée législative une première fois en 1995. Il en est à son sixième mandat comme député.
Il affirme qu’il hésite à laisser sa circonscription sans représentation élue pendant quelques mois – avant la tenue d’une élection complémentaire.
«Ça, j’ai de la difficulté avec cela. C’est ma plus grande inquiétude.»
Selon la Loi électorale, le premier ministre ne peut attendre plus de six mois après le départ d’un député avant de choisir la date de l’élection partielle visant à le remplacer.
Mais la date choisie ne doit pas nécessairement être dans les six mois suivant ce départ.
«Si on ne peut pas avoir une élection partielle dans les six mois après que j’aurai annoncé ma démission, ça ne donne rien de démissionner», dit le député.
Les électeurs de deux circonscriptions de la région de Miramichi ont dû attendre dix mois après la démission de leur député avant de pouvoir élire un remplaçant dans le cadre d’une élection complémentaire tenue le 20 juin.
Denis Landry affirme aussi qu’il a l’intention de demeurer député si la nouvelle chef n’accepte pas son offre.
Denis Landry affirme de plus qu’il a conseillé à Susan Holt de bien choisir la personne qui sera porte-parole de l’opposition officielle à l’Assemblée législative pendant qu’elle n’est pas députée.
«Il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire le travail, mais il faut que Mme Holt ne soit pas dans l’ombrage de la personne qui va prendre cette position-là, mais plutôt l’inverse. Si quelqu’un prend trop de place, ça peut être difficile pour elle. (…) Il ne faut pas que ce soit quelqu’un qui ait l’ambition de prendre sa place dans deux ans si elle ne gagne pas l’élection.»