La Coalition du Nouveau-Brunswick sur la santé ne voit pas d’un bon œil la visite du premier ministre de l’Ontario Doug Ford, qui sera de passage lundi à Moncton afin de discuter santé avec son homologue néo-brunswickois Blaine Higgs et les autres dirigeants des provinces maritimes.

L’organisme dit craindre que M. Ford en profite pour promouvoir une approche semblable à celle de l’Ontario en favorisant une plus grande privatisation des soins de santé.

La rencontre entre les premiers ministres doit porter sur les problèmes du système de soins de santé à travers le pays.

«C’est inquiétant, car M. Ford ouvre toujours plus la porte au secteur privé dans les soins de santé en Ontario. Pour la coalition, c’est vraiment de reculer plutôt que d’avancer pour offrir de meilleurs soins», a affirmé Bernadette Landry, la coprésidente de la Coalition du Nouveau-Brunswick sur la santé.

«Dès que l’on ouvre la porte au secteur privé, ça signifie de meilleurs soins en temps rapide pour ceux qui ont les moyens de payer. Par contre, pour ceux qui n’ont pas ces moyens financiers, ça ne va faire qu’empirer une situation qui est déjà catastrophique», a ajouté la porte-parole de l’organisme voué à l’amélioration du régime d’assurance maladie au Nouveau-Brunswick.

Dans le récent discours du trône prononcé à l’Assemblée législative de l’Ontario, le premier ministre ontarien avait vanté les réalisations de son gouvernement dans le domaine de la santé et qu’il travaille avec les différents intervenants du système de santé pour trouver des solutions aux nombreux problèmes.

Doug Ford avait toutefois pris soin d’ajouter que son gouvernement ne se laissera pas limiter par des modes de pensée conventionnels qui, selon lui, freinent l’innovation et préservent un statu quo qui peine à répondre à des défis de plus en plus grands et aux besoins changeants.

«Sachant que notre premier ministre Blaine Higgs a un faible pour le secteur privé, ce sont des propos qui sont inquiétants», a souligné Mme Landry.

Selon elle, l’actuelle crise en santé qui touche l’ensemble du pays est le simple résultat d’une pénurie de main-d’œuvre qui devrait faire l’objet de discussions entre les premiers ministres provinciaux.

Le porte-parole de l’opposition libérale en matière de santé, Jean-Claude D’Amours, dit souhaiter que Blaine Higgs n’attende pas la visite du premier ministre de l’Ontario pour poser des gestes visant à améliorer le réseau de santé de la province.

«La réalité, c’est que Blaine Higgs a été inactif en santé au cours des quatre dernières années, il faut juste espérer qu’il n’ait pas besoin de Doug Ford pour agir. Le Nouveau-Brunswick a les capacités financières pour prendre ses propres décisions en santé», a affirmé l’élu libéral.

«C’est comme si notre gouvernement essaie de faire tomber notre système de santé et de dire en bout ligne que des changements drastiques comme des coupes budgétaires et la privatisation sont inévitables», a ajouté le député d’Edmundston-Madawaska-Centre.

Doug Ford devait atterrir à Halifax dimanche soir, avant de rencontrer le premier ministre néo-écossais Tim Houston et de se rendre par la suite au Nouveau-Brunswick.

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