Julie Léger et Sherry MacIsaac Porter veulent voir la pression citoyenne sur les décideurs s'accentuer. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Crise en santé: «Il faut que le public se fasse entendre»
Après avoir rempli des pétitions et rencontré des représentants du gouvernement, un groupe de citoyennes mobilisées pour de meilleurs soins aux urgences aimeraient qu’un plus grand nombre de citoyens fassent entendre leur voix.
Julie Léger et Sherry MacIsaac Porter veulent voir s’accentuer la pression citoyenne sur les décideurs. Sur le groupe Facebook New Brunswickers Urges For Healthcare System Improvements, elles encourageaient la population à manifester dimanche après-midi devant l’hôtel de ville de Moncton pour ne plus voir «de morts dans les salles d’attente d’urgence et engager plus de médecins».
L’évènement n’a rassemblé qu’une dizaine de personnes. Megan Mitton, députée de Memramcook-Tantramar, Robert Gauvin, député de Baie de Shediac-Dieppe et Robert McKee, député de Moncton-Centre, ont tout de même fait le déplacement.
Malgré la déception, Sherry MacIsaac Porter n’entend pas pour autant baisser les bras.
«Il faut que le public se fasse entendre et réclame des changements», souligne-t-elle, indignée par les histoires tragiques vécues aux urgences cet été, en particulier le décès d’une femme de 79 ans décédée une semaine après avoir attendu 26 heures aux urgences de Fredericton.
La résidente de Dieppe entend organiser une nouvelle action citoyenne dans la capitale provinciale et espère que d’autres la soutiendront dans ces efforts. «Les problèmes ont commencé il y a des années, on ne peut pas continuer comme ça, les gens meurent!»
Depuis plusieurs mois, Julie Léger recueille les témoignages de soignants pour faire entendre l’épuisement des équipes auprès des décideurs politiques. La mère de deux enfants s’inquiète pour l’avenir des soins de santé dans la province, c’est après mauvaise expérience aux urgences avec son fils de 4 ans qu’elle s’est lancée dans une telle démarche.
Les professionnels qu’elle a interrogés ont ainsi pu présenter plusieurs pistes de solution: augmenter les incitatifs à l’embauche, faciliter l’embauche des médecins et des infirmiers formés à l’étranger, promouvoir une meilleure reconnaissance du personnel soignant, ou encore moderniser le système informatique pour diminuer les tâches bureaucratiques des infirmières.
Toutefois, les récents propos de Blaine Higgs qui laisse la porte ouverte à une participation accrue du secteur privé dans le système de santé ne la rassurent pas. «Je ne crois pas que c’est ce que les gens veulent, mais le premier ministre n’écoute pas suffisamment», lance Julie Léger.
Elle non plus ne compte pas s’arrêter là, et compte bien continuer à sonner l’alarme. «Si on a peur de parler, les choses risquent de ne pas bouger assez vite!»