Les Muses ont rencontré la reine Elisabeth II et le prince Philip en 2002. Gracieuseté
Des Acadiens témoignent de leur rencontre avec la reine
Herménégilde Chiasson et le quatuor les Muses figurent parmi les rares Acadiens à avoir rencontré la reine Élisabeth II. Ils ont été touchés par son humanité et sa gentillesse.
Herménégilde Chiasson se souvient bien de sa rencontre avec la reine au Palais Buckingham à l’époque où il était lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick. Il a été reçu au Palais avec sa conjointe Marcia Babineau en 2004, soit environ un an après sa nomination au poste de lieutenant-gouverneur. La controverse entourant la nomination de l’artiste acadien à titre de représentant de la reine s’était alors un peu apaisée. Le couple acadien a eu droit à une rencontre en tête à tête avec le célèbre monarque qui a duré plus d’une demi-heure.
«Ce qui m’a surpris, c’est vraiment sa grande humanité. C’est quelqu’un qui était très proche des gens», a-t-il confié en entrevue.
L’ancien lieutenant-gouverneur admire celle qui a été reine pratiquement toute sa vie.
«Moi j’ai fait ça six ans, et j’essayais de m’imaginer quelqu’un qui a fait ça toute sa vie et dont c’est la vie. Y a pas d’autres options, tu ne peux pas changer d’emploi.»
«Elle a eu un très très long règne quand on pense à tous les premiers ministres qu’elle a rencontrés, les présidents américains et justement ce sont des fonctions protocolaires, mais qui souvent peuvent être stressantes.»
Malgré les épreuves et les controverses ayant frappé la famille royale, elle a réussi à garder sa dignité de façon remarquable, note-t-il.
Lors de leur rencontre, ils ont discuté de peinture et d’art. Celui-ci mentionne que la famille royale possède une collection d’oeuvres d’art impressionnante.
«On l’a trouvé vraiment charmante. C’est quelqu’un qui nous a mis à l’aise, qui était bien documenté. Elle s’est informée de ce que je faisais et de ce que faisait aussi Marcia.»
Pour l’occasion, il lui a remis un cadeau représentant les trois principales cultures du Nouveau-Brunswick. Dans une boîte de bois fabriquée par un artisan anglophone, il a placé un tissu que lui a remis un Autochtone et une pierre de l’Île Sainte-Croix.
«Elle était très intriguée et elle m’a demandé la signification et je lui ai dit qu’en 1755, on avait perdu nos terres et que ça avait créé un traumatisme, mais elle n’a pas embarqué sur ce sujet-là et elle a passé à autre chose.»
Sa rencontre avec la reine demeure un événement marquant dans son parcours.
«Ce que je trouvais intéressant quand on l’a rencontré, c’était qu’on était seul avec elle, il n’y avait personne d’autre donc on pouvait vraiment avoir une conservation un peu plus détendue.»
Une rencontre inattendue
En 2002, lors de la visite du couple royale à Moncton, les Muses et les Jeunes Chanteurs d’Acadie ont chanté devant la reine et le prince Philip. De manière un peu impromptue, la reine a demandé à rencontrer le quatuor formé de Nadine Hébert, Monique Poirier, Isabelle Thériault et Isabelle Bujold, après leur prestation. Ce n’était pas prévu au programme.
«On ne s’attendait pas à la rencontrer et ils sont venus nous chercher et ils nous ont dit que Sa Majesté aimerait nous rencontrer pour nous remercier en personne», relate Nadine Hébert.
Ils ont dû se familiariser avec le protocole d’accueil rapidement.
«Je me souviens que j’étais nerveuse, on était dans la jeune vingtaine. Ils étaient vraiment sympathiques, gentils et ils nous ont mis à l’aise. Ils nous ont remerciées et jasé un peu.»
Elle se souvient que la reine était un peu plus posée et réservée que le prince Philip, mais très généreuse dans ses commentaires.