Rob McKee, chef de l’opposition officielle, s’explique mal pourquoi le dossier semble faire du surplace. - Archives
Création d’un poste de défenseur en santé mentale: le gouvernement se traîne les pieds
L’opposition libérale estime que Fredericton se traîne les pieds pour créer un poste de défenseur en santé mentale, un engagement pourtant pris par le gouvernement Higgs il y a plus de trois ans.
En novembre 2019, l’Assemblée législative a adopté une motion promettant de créer un poste de défenseur en santé mentale.
Trois ans plus tard, le gouvernement provincial n’a toujours pas désigné la personne qui occupera ce poste.
Rob McKee, chef de l’opposition officielle, s’explique mal pourquoi le dossier semble faire du surplace.
«C’est épouvantable, peste-t-il. Ça fait déjà au-delà de trois ans qu’on a voté unanimement sur cette motion à l’Assemblée législative. Ils se traînent les pieds.»
L’ancienne ministre de la Santé, Dorothy Shephard, avait pourtant indiqué en juin que le bureau de l’Ombud et du commissaire à l’intégrité pourrait bientôt avoir la responsabilité de défenseur en santé mentale. Depuis, c’est toutefois le silence radio, dénonce M. McKee.
«On n’a reçu aucune nouvelle information à ce sujet. Nous sommes un peu surpris, le gouvernement a fait l’annonce et il n’y a pas eu de suivi, on ne sait pas s’il y a eu des ressources accordées au bureau pour ces nouvelles fonctions», dit le député libéral de Moncton Centre.
Le ministère de la Santé n’a pas été en mesure de répondre à nos questions à ce sujet.
Une solution imparfaite
L’idée de confier la responsabilité de défenseur en santé mentale au bureau de l’Ombud ne passe de toute façon pas auprès des libéraux.
Le bureau de l’Ombud est déjà débordé et ne dispose pas des ressources dont il a besoin afin de s’acquitter de ses fonctions, affirme l’opposition. Dans ces circonstances, comment peut-on penser lui confier le rôle de défenseur en santé mentale?
«Blaine Higgs a déjà dit croire qu’il y a trop de défenseurs, trop de hauts fonctionnaires qui répondent à l’Assemblée législative, qu’il voudrait faire une révision afin d’en éliminer ou en combiner. C’est déjà inquiétant. En plus, les bureaux en place, comme celui de l’Ombud, sont déjà débordés et il n’ont pas les ressources pour répondre à toutes les plaintes. Il faut donc avoir un poste de défenseur, indépendant du ministère de la Santé, une personne entièrement dédiée à cette tâche», avance Rob McKee.
Un défenseur permettrait aussi de s’attaquer au manque criant de services pour la population itinérante de la province, dont plusieurs sont aux prises avec des troubles de santé mentale, ajoute-t-il.
«On le voit avec les itinérants à Moncton, il y a un manque de services pour les cas les plus complexes, que ce soit en logement ou en santé mentale. Un défenseur dédié pourrait améliorer la situation et faire bouger les choses», de dire Rob McKee.