La vague de froid qui frappe la province depuis quelques jours et qui s’intensifiera au cours du weekend jettera un stress énorme sur le réseau électrique d’Énergie NB.

La société de la Couronne s’estime toutefois en bonne posture au chapitre de sa capacité de production. Du coup, elle dit être prête à répondre à la demande.

Au Nouveau-Brunswick, le record pour la demande de pointe remonte à près de 20 ans. C’était lors d’une matinée du mois de janvier 2004. La demande avait alors atteint 3326 MW. Selon Énergie NB, il est fort probable que ce record soit fracassé vendredi ou samedi en raison des prévisions de grands froids annoncés pour un peu partout en province.

«Selon nos estimations, il y a de bonnes chances pour que ça se produise», indique Marc Belliveau, porte-parole d’Énergie NB.

L’an dernier, une vague de froid avait frappé la province vers la mi-janvier. Le record était alors passé à un doigt de tomber le 12 janvier alors que la production d’électricité avait atteint 3177 MW, la deuxième demande la plus élevée de l’histoire.

À titre de comparaison, Énergie NB produit rarement plus de 3000 MW durant la période hivernale, ce qui est suffisant pour pallier la demande. Cela représente le double de la production estivale (environ 1500 MW).

Selon M. Belliveau, Énergie NB se trouve dans une bonne position pour affronter une éventuelle hausse de la demande au cours des prochains jours.

«La centrale de Pointe Lepreau est fonctionnelle, tout comme notre centrale thermique de Bayside (à Saint-Jean) dont on vient tout juste de changer une turbine. Au besoin, nous avons toujours d’autres centrales en attente auxquelles nous pouvons faire appel, mais pour l’instant ça regarde bien, on est bien préparé pour vendredi et samedi. D’ailleurs, le fait que la période de froid tombe le weekend devrait nous aider, car les routines des usagers sont différentes, ce qui enlève un peu de pression sur le réseau», explique le porte-parole.

En temps normal, Énergie NB achète également beaucoup d’électricité de son voisin le Québec, ce qui peut lui éviter d’avoir recours à certaines centrales plus polluantes. Comme cette province anticipe aussi une pointe historique ce weekend, il se peut que la disponibilité d’électricité se fasse plus rare sur le marché, ou encore que celle-ci soit beaucoup plus dispendieuse. N’empêche, M. Belliveau persiste à croire que les ressources actuelles seront suffisantes. Il rappelle notamment que la province, à elle seule, a une capacité de production totale de 3780 MW, et ce sans compter les achats du secteur privé (près de 600 MW), ce qui comprend le secteur éolien.

Économies énergétiques

Bien qu’elle se dise en bonne position pour répondre aux besoins de sa clientèle, Énergie NB demande à ses abonnés de réduire autant que possible leur consommation énergétique durant les périodes de pointe, question d’éviter toute surchauffe du système. Elle relance du coup sa campagne d’économie énergétique qui s’adresse autant aux particuliers qu’aux entreprises et industriels.

Les périodes de pointe de consommation d’électricité se situent de 6h à 9h et de 16h à 20h. Cela correspond de façon générale au départ pour l’école/travail et au retour à la maison.

«Durant ces heures, et surtout s’il fait froid, on doit produire aux alentours de 3000 MW pour répondre à la demande. On demande donc à nos clients de nous aider en réduisant leur consommation lors des pointes. Et cela peut se traduire par de petits gestes comme partir la laveuse, la sécheuse ou le lave-vaisselle plus tard, prendre des douches plus courtes, réduire l’éclairage et les thermostats… Tous les petits gestes comptent», souligne M. Belliveau.

Au niveau d’Énergie NB, on dit faire un effort particulier pour reporter certains travaux sur le réseau, de sorte à ne pas priver les abonnés de courant en période de grand froid.

Deux pannes en trois jours 

Alors que le froid se fait ressentir de plus belle depuis quelques jours, une partie des résidents de Baie-des-Hérons – notamment les secteurs de Dalhousie, Charlo, Dalhousie Junction et Point-La-Nim – ont été confrontés à deux pannes de courant d’importances en trois jours.

«À la suite d’une inspection, on s’est rendu compte qu’une pièce devait absolument être changée sur notre réseau de transmission entre notre station d’Eel River Crossing et notre sous-station de Dalhousie. C’est une réparation importante qui devait être effectuée en deux étapes. On comprend que c’est désagréable, surtout à ce moment-ci de l’année, mais on aurait pris un risque que le problème empire en attendant plus longtemps», rapporte Marc Belliveau, précisant au passage que le problème ne serait pas relié aux récentes intempéries (tempêtes de neige et verglas).

La réparation nécessitant la panne était initialement prévue mardi. Une seconde journée a toutefois été ajoutée afin que les techniciens d’Énergie NB puissent exécuter le reste des travaux. La société d’État a choisi d’effectuer cette seconde réparation jeudi en raison des grands froids prévus samedi et dimanche. On voulait ainsi réduire l’impact auprès de ses clients.

Près de 2500 résidences ont été affectées à chacune des pannes qui, selon les secteurs, ont duré entre deux et quatre heures. Cette situation a forcé le renvoi à deux reprises des élèves des écoles primaires et secondaires des secteurs francophones et anglophones de Dalhousie en après-midi, mais aussi la fermeture de l’Hôtel de Ville et de certains commerces.

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