Le Nouveau-Brunswick peut s’attendre à un financement supplémentaire d’un peu plus d’un milliard $ sur dix ans issus du transfert canadien en santé, selon le premier ministre Blaine Higgs. Cette offre est inférieure à ce que les provinces avaient demandé.

Le gouvernement de Justin Trudeau est prêt à offrir 46,2 milliards $ sur dix ans en nouveau financement destiné aux provinces pour la santé. Cela s’ajoute à des augmentations déjà prévues du transfert canadien en matière de santé.

Selon Blaine Higgs, cela représente environ 1,3 milliard $ de plus pour le gouvernement du Nouveau-Brunswick, alors que la province dépense déjà au-dessus de 3 milliards $ en santé chaque année.

La feuille de route suggérée par le fédéral comprend aussi du financement additionnel de 25 milliards $ sur 10 ans pour les provinces qui concluront des accords bilatéraux avec Ottawa.

Selon Blaine Higgs, ces accords prendront en compte les besoins particuliers du N.-B. en matière de santé compte tenu de sa population vieillissante.

«Il y a une reconnaissance d’un vieillissement démographique et des coûts accrus en matière de santé à cause de cela, donc je pense que le Canada atlantique en bénéficie», dit Blaine Higgs.

Pour la suite des choses, les premiers ministres provinciaux se rencontreront pour discuter de l’offre et poursuivront les négociations avec Ottawa «au cours des prochains mois», selon lui.

Il estime que le gouvernement du N.-B. sera en bonne position pour préparer son budget en fonction de ces nouveaux fonds. Le budget provincial est prévu pour le 21 mars.

Les premiers ministres des provinces ont réagi à l’offre du gouvernement fédéral avec déception mardi.

«Ce que j’ai compris de M. Trudeau, c’est que c’était une offre pas mal finale», a dit François Legault lors d’une conférence de presse des premiers ministres provinciaux mardi après-midi.

Blaine Higgs abonde dans le même sens. En entrevue mardi soir, on lui a demandé s’il croit qu’il est obligé d’accepter cette offre.

«Oui, en fait. Je ne pense pas qu’il y a de la place pour beaucoup de négociations. […] En termes d’augmentation, le premier ministre (Trudeau) a été assez clair que c’est son chiffre et qu’il ne cherchait pas à avoir une contre-offre.»

Trouver une façon d’offrir des soins

Selon M. Higgs, le fait que le N.-B. ne recevra pas tout l’argent demandé signifie qu’il faudra «songer à la meilleure façon d’offrir des soins au N.-B.».

Il affirme que le gouvernement provincial doit plancher sur la numérisation de son système de dossiers médicaux, entre autres.

Il donne aussi l’exemple d’une clinique de Bathurst qui offre des chirurgies de la cataracte depuis quelques mois pour libérer les salles opératoires de l’Hôpital régional Chaleur, à proximité.

Son gouvernement a modifié la loi pour permettre à l’Assurance-maladie de rembourser ce genre de chirurgie – même lorsqu’elles sont pratiquées ailleurs que dans un hôpital.

Les opposants de cette modification législative, dont le Parti vert, ont signalé que cela pourrait mener à une privatisation accrue du système de santé.

Blaine Higgs estime qu’il ne s’agit pas d’un service de santé privé puisqu’il est financé par l’Assurance-maladie et que le patient ne paie pas de sa poche.

On lui a demandé s’il s’opposait à ce que des entreprises de soins de santé à but lucratif s’installent au N.-B. pour offrir des services de santé parallèles aux régies de santé publiques.

«Je ne pense pas qu’on en est là encore. J’aimerais comprendre les meilleures pratiques et j’aimerais voir où on peut hausser la barre dans l’offre de services en apprenant des leçons de quiconque.»

Il affirme que les temps d’attente pour les chirurgies de la hanche et du genou, par exemple, sont «simplement trop longues» dans la régie de santé publique Horizon.

Nous lui avons également demandé si les citoyens devraient pouvoir payer de leur poche pour obtenir un service plus rapide.

«Je ne le sais pas. Vous savez, on peut faire ça maintenant en allant dans une autre province. On peut aller aux États-Unis si on en a envie. Cette option-là est ouverte pour certains, et je pense que dans d’autres provinces, ce l’est davantage.»

Il affirme aussi qu’il existe déjà une clinique privée d’imagerie médicale à Moncton.

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